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Sahel, Lac Tchad : la résolution des conflits exige une appropriation des Etats concernés (Conseil de sécurité)

L'armée nigérienne patrouille dans le désert du Sahara pour cibler des groupes terroristes, notamment l'EIIL et Boko Haram.
Photo : UNICEF/Gilbertson V
L'armée nigérienne patrouille dans le désert du Sahara pour cibler des groupes terroristes, notamment l'EIIL et Boko Haram.

Sahel, Lac Tchad : la résolution des conflits exige une appropriation des Etats concernés (Conseil de sécurité)

Paix et sécurité

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a rappelé que la lutte contre le terrorisme et la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest, notamment dans les pays des régions du Sahel et du bassin du Lac Tchad, s’inscrit dans une « démarche globale » mais repose sur une « appropriation nationale » des Etats de la région.

Dans une déclaration présidentielle publiée mardi, les 15 membres du Conseil ont insisté sur le fait que la sécurité et la stabilité au Mali sont inextricablement liées à celles du Sahel et de l’Afrique de |’Ouest, ainsi qu’à la situation en Libye et en Afrique du Nord.

« Pour être responsable et crédible, la médiation assurée par l’UNOWAS (Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel) exige, entre autres, une appropriation nationale, le consentement des parties au différend ou au conflit visé et le respect de la souveraineté nationale », ont-ils précisé.

Le Conseil de sécurité s’est dit profondément préoccupé par la « détérioration constante » des conditions de sécurité et de la situation humanitaire dans les pays du Sahel et du bassin du lac Tchad, ainsi que par les problèmes de sécurité en Afrique de l’Ouest. Reconnaissant que ces problèmes ont été aggravés, entre autres, par le terrorisme, les actes de criminalité transnationale organisée, les conflits entre éleveurs et agriculteurs, le Conseil a engagé les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à continuer de se mobiliser pour aider ces pays à faire face aux problèmes de paix et de sécurité qu’ils rencontrent.

Vivement préoccupé par l’intensification des violences intercommunautaires dans le centre du Mali et au Burkina Faso, le Conseil a rappelé que la stabilisation de la région et la protection de la population civile requièrent « une intervention qui soit pleinement coordonnée et dirigée par les gouvernements de ces pays », avec l’appui de l’UNOWAS et de la communauté internationale.

Une telle intervention « vise à obtenir des progrès simultanés sur les plans de la sécurité, de la gouvernance, de l’aide humanitaire et du développement, de la réconciliation ainsi que de la protection et de la promotion des droits de la personne », a précisé l’organe onusien.

L’action sécuritaire au service des civils, notamment des jeunes

Les initiatives et les efforts déployés par les pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel pour combattre l’insécurité dans la région ont été salué par les membres du Conseil. Ces derniers ont notamment salué les mesures prises par l’Union africaine (UA) et la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), y compris au moyen de la Force multinationale mixte et de la Force conjointe du G5 Sahel.

Le Conseil a encouragé les Etats membres de l’ONU à soutenir ces efforts en fournissant l’assistance et les ressources nécessaires. Il a souligné que l’action en matière de sécurité doit concorder avec les objectifs politiques afin de permettre le rétablissement de la sécurité civile, la mise en place d’une gouvernance efficace permettant de fournir des services essentiels et la revitalisation des économies locales de façon à fournir des moyens de subsistance aux jeunes, groupe de population qui connait une forte croissance.

S’attaquer aux causes profondes du terrorisme et des violences intercommunautaires, prévenir de nouvelles tensions et violences, poursuivre l’action en matière de sécurité, dénoncer et traduire en justice les responsables de violations des droits de la personne et d’atteintes à ces droits. Face à ces défis, « une démarche globale est nécessaire », ont souligné les membres du Conseil.

Ces derniers ont rappelé qu’une telle démarche ne se limite pas aux seuls aspects sécuritaires des conflits mais qu’elle s’applique également au développement durable avec la lutte contre l’exclusion et la pauvreté, le renforcement de la résilience des institutions et des populations, la promotion de la bonne gouvernance et l’édification de sociétés pacifiques, justes et inclusives. A cet égard, les membres du Conseil et insiste sur l’importance du rôle que jouent les femmes dans la prévention et le règlement des conflits, dans la consolidation de la paix et dans les situations d’après-conflit.