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L’ancien Secrétaire général de l’ONU, Javier Pérez de Cuéllar, a 100 ans

Le Péruvien Javier Pérez de Cuéllar a occupé de 1982 à 1991 le poste de Secrétaire général des Nations Unies (archive)
Photo ONU/Yutaka Nagata
Le Péruvien Javier Pérez de Cuéllar a occupé de 1982 à 1991 le poste de Secrétaire général des Nations Unies (archive)

L’ancien Secrétaire général de l’ONU, Javier Pérez de Cuéllar, a 100 ans

À l’ONU

Le Péruvien Javier Pérez de Cuéllar, qui a occupé de 1982 à 1991 le poste de Secrétaire général des Nations Unies, fête ce dimanche son 100e anniversaire.

La nuit est tombée sur New York ce 31 décembre 1991. A quelques heures de la fin de l’année et de son mandat de Secrétaire général des Nations Unies, Javier Pérez de Cuéllar est toujours dans le bâtiment de verre du siège de l’ONU qui domine l'East River.

Après des heures de négociations menées, jusqu'à tard dans la soirée, les représentants du gouvernement du Salvador et du mouvement FMLN ont signé le New York Act – un accord mettant fin à 12 ans de guerre civile dans ce pays d’Amérique centrale. Jusqu’à ses dernières heures comme Secrétaire général des Nations Unies, le Péruvien a mis ses bons offices au service de la paix, avant de céder officiellement sa place à son successeur, l’Egyptien Boutros Boutros Ghali.

Javier Pérez de Cuéllar a pris les rênes du Secrétariat des Nations Unies en 1982. Mais son histoire avec l’ONU a commencé dès la naissance de l’Organisation. Jeune diplomate péruvien, il a participé à la première session de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1946 comme délégué de son pays. En 1971, il devient Ambassadeur du Pérou à l’ONU, un poste qu’il occupera pendant quatre ans avant de rejoindre les rangs des Nations Unies. De 1975 à 1977, il occupa les fonctions de Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour Chypre. Et de 1979 à 1981, il fut Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les affaires politiques spéciales.

L’actuel Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a adressé ses meilleurs vœux à Javier Pérez de Cuéllar pour son 100e anniversaire, saluant la « dignité » et « l’engagement » dont a fait preuve son prédécesseur « jusqu'aux derniers moments » de son mandat.

« Votre vie a duré non seulement un siècle mais aussi toute l'histoire de l'Organisation des Nations Unies, depuis votre participation à la première réunion de l'Assemblée générale en 1946 », a dit M. Guterres dans une lettre adressée à M. Pérez de Cuéllar. « J'ai souvent réfléchi à votre exemple et à votre expérience pour m’inspirer et me guider », a écrit l’actuel chef de l’ONU.

M. Guterres  a exprimé à M. Pérez de Cuéllar la gratitude du personnel des Nations Unies pour ses nombreuses contributions en tant que Secrétaire général « au cours d'une période qui a englobé à la fois la Guerre froide et une nouvelle ère qui a ouvert les portes à une organisation toujours plus active ».

« Alors que l'Organisation des Nations Unies célèbre son 75e anniversaire, nous qui travaillons à l'Organisation aujourd'hui, nous efforçons de tirer parti de votre héritage impressionnant », a dit l’actuel Secrétaire général.

Acteur et témoin d’importants moments de l’histoire internationale

A la tête du Secrétariat des Nations Unies pendant 10 ans, Javier Pérez de Cuéllar a été témoin et acteur d’importants moments de l’histoire : la guerre en Afghanistan et entre l’Iran et l’Iraq, les conflits en Amérique centrale, la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, ou encore la première guerre du Golfe.

Au cours de la première année de son mandat, M. Pérez de Cuéllar, la « guerre des Malouines » qui a opposé l’Argentine et le Royaume-Uni n’a pu être évitée, malgré ses efforts acharnés.

En revanche, ses bons offices ont porté leurs fruits ailleurs. En Amérique centrale, M. Pérez de Cuéllar a collaboré avec l'Organisation des États américains (OEA) pour aider la région à résoudre les conflits civils qui la traversaient. Plus tard, l'ONU a accepté, pour la première fois de son histoire, d'observer les élections dans un pays indépendant : le Nicaragua, et de désarmer les « contras », les rebelles antisandinistes.

Ses efforts pour mettre fin au conflit au Salvador ont mené à la création de la Mission d’observation des Nations Unies au Salvador (ONUSAL), l'une des opérations de maintien de la paix les plus réussies de l'histoire de l'Organisation.