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El Salvador : le HCR se félicite de la nouvelle loi pour aider les personnes déplacées par les violences

Un jeune homme déplacé se tient au bord d'une route d'El Salvador.
© UNHCR/Diana Diaz
Un jeune homme déplacé se tient au bord d'une route d'El Salvador.

El Salvador : le HCR se félicite de la nouvelle loi pour aider les personnes déplacées par les violences

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est félicitée vendredi de l’adoption par El Salvador d’une législation visant à protéger, aider et offrir des solutions durables aux personnes déplacées internes dans cet État d’Amérique centrale en raison de la violence, du crime organisé et des gangs criminels, ainsi qu’aux personnes qui risquent de devenir des déplacés.

« Cette loi, adoptée par une vaste majorité à l’Assemblée nationale du Salvador en date du 9 janvier 2020, permet à des dizaines de milliers de victimes de déplacement forcé dans le pays d’accéder à une aide humanitaire vitale et de pouvoir exercer à nouveau leurs droits fondamentaux, notamment un accès effectif à la justice », a déclaré lors d’un point de presse une porte-parole du HCR à Genève, Liz Throssel.

Par ailleurs, cette loi prévoit la mise en place, pour la première fois, d’un système national complet qui rassemble un large éventail d’institutions publiques pour collaborer à la prévention et à la réponse aux déplacements forcés.

Une fois signée par le Président Nayib Bukele, la loi peut avoir un impact positif durable sur la vie des 71.500 Salvadoriens qui, selon les estimations, sont devenus des déplacés internes entre 2006 et 2016, ainsi que sur celle de dizaines de milliers d’autres qui risquent d’être également contraints de fuir leur domicile.

José Amilcar, du Salvador, a dû marcher pendant cinq jours après avoir été volé par un gang qui a attaqué un train utilisé par des migrants pour traverser le Mexique.
<a href=http://bit.ly/1LvXDgK>Amy Stillman/IRIN</a>
José Amilcar, du Salvador, a dû marcher pendant cinq jours après avoir été volé par un gang qui a attaqué un train utilisé par des migrants pour traverser le Mexique.

Un système pour prévenir et répondre aux déplacements forcés

Le texte de la législation sur le déplacement interne, rédigé avec l’appui technique du HCR, est conforme aux Principes directeurs des Nations Unies relatifs au déplacement de personnes au sein de leur propre pays et à d’autres normes internationales sur les droits des déplacés internes, notamment pour demander et bénéficier d’une assistance humanitaire, de la protection de l’unité familiale, d’un niveau de vie décent et de solutions durables.

Il établit également des mécanismes permettant aux personnes affectées par le déplacement interne de protéger et de récupérer les biens qu’elles ont été contraintes d’abandonner avant de devoir fuir.

La loi reflète la volonté croissante, en Amérique centrale et au-delà, de reconnaître le phénomène du déplacement interne et d'y répondre.

La criminalité, la violencee des gangs et la pauvreté au Honduras poussent des enfants et leurs familles à risquer leur vie en dehors du pays pour un avenir meilleur.
© UNICEF/UN028161/Zehbrauskas
La criminalité, la violencee des gangs et la pauvreté au Honduras poussent des enfants et leurs familles à risquer leur vie en dehors du pays pour un avenir meilleur.

Un modèle pour la région

Au Honduras, où l'on estime que 247.000 personnes sont devenues des déplacés internes suite à la violence dans leur propre pays, le Congrès national envisage d'adopter une loi similaire à celle adoptée au El Salvador.

Le Mexique reconnaît également les graves conséquences du déplacement interne et a exprimé son engagement à adopter une loi sur cette question au niveau fédéral.

Le HCR réitère sa volonté de continuer à offrir une assistance technique et opérationnelle aux gouvernements d’Amérique centrale et du Mexique pour les aider à atténuer les causes et les conséquences du déplacement forcé, conformément à leurs engagements dans le cadre d’une alliance régionale visant à assurer la protection et à fournir des solutions globales, qui est intitulée Cadre régional global de protection et de solutions, aussi connue sous son acronyme espagnol, MIRPS.

En octobre, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a créé un Groupe de haut niveau sur le déplacement interne, afin d’attirer l’attention du monde entier sur ce problème qui affecte plus de 40 millions de personnes à travers le monde en raison des conflits et de la violence, et afin d’y apporter des solutions.