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COP25 : comprendre l’état des forêts permet de mieux évaluer l’impact du changement climatique (FAO)

Plantation d'arbres sur des collines rocailleuses dans la région de Tianjin, en Chine.
Bureau des forêts de Tianjin
Plantation d'arbres sur des collines rocailleuses dans la région de Tianjin, en Chine.

COP25 : comprendre l’état des forêts permet de mieux évaluer l’impact du changement climatique (FAO)

Climat et environnement

En marge de la Conférence de l’ONU sur le climat (COP25) organisée à Madrid, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a présenté jeudi un nouveau rapport sur les arbres et les forêts situés sur des terres arides.

Selon le rapport de la FAO, plus d’un quart des terres forestières du monde se situent dans des zones arides et les arbres sont présents dans près d’un tiers des régions arides du monde.

Les résultats du rapport « indiquent que les zones arides ne sont pas des terres incultes, mais des paysages productifs dotés d’un potentiel économique et d’une valeur environnementale considérables ».

« Comprendre la situation des forêts, du couvert forestier et de l’affectation des terres dans les terres arides, ainsi que leurs transformations, est essentiel pour évaluer les effets du changement climatique et des activités humaines, les résultats des mesures d’adaptation et d’atténuation, et pour avancer vers la réalisation des objectifs régionaux de neutralité en termes de dégradation des terres », a affirmé Hiroto Mitsugi, le Sous-Directeur général du Département des forêts de la FAO.

18% des terres arides sont des forêts

L’évaluation de la FAO montre que les terres arides, qui comprennent les terres hyperarides, arides, semi-arides et les régions subhumides sèches, recouvrent environ 6,1 milliards d’hectares, soit 41% de la surface terrestre, et que parmi elles 1,1 milliard d’hectares (18%) sont des forêts.

On estime que les terres arides accueillent deux milliards de personnes, la moitié du bétail du monde et plus d’un tiers des points chauds de la biodiversité, et qu’elles fournissent aux oiseaux des points de migration essentiels. Leurs écosystèmes sont vulnérables face aux effets des pénuries d’eau, des sécheresses, de la désertification, de la dégradation des terres et des changements climatiques. On prévoit une extension de 10% à 23% des terres arides du monde d’ici la fin du 21ème siècle, avec de dangereux effets secondaires pour la sécurité alimentaire, les moyens d’existence et le bien-être humain.

A l’échelle mondiale, environ 18% des terres arides sont des forêts dont à peine plus de la moitié ont une densité du couvert de plus de 70%, tandis que les terres dénudées représentent 28%, les pâturages 25% et les terres arables 14%. Les arbres sont également présents dans les terres arides hors forêts, notamment en Asie et en Europe, et tout indique leur présence sur environ deux milliards d’hectares des terres arides.

Un rapport élaboré à partir de données géospatiales

Le rapport contient de nombreuses données sur l’affectation des terres et le couvert forestier à l’échelle régionale et mondiale. Les données primaires du rapport ont été élaborées à partir de l’interprétation visuelle d’images satellitaires en libre accès, grâce au travail d’une équipe mondiale qui utilise l’outil Open Foris Collect Earth de la FAO.

Le nouveau rapport a compté avec la participation de 200 experts, et une série d’ateliers régionaux ont été organisés en collaboration avec des partenaires tels que des universités, des instituts de recherche, des organisations gouvernementales et non gouvernementales à travers le monde, et s’est appuyé sur des informations provenant de 213.782 placettes-échantillons d’environ un demi hectare chacune.

Si certaines circonstances doivent être soumises à des confrontations avec la réalité sur le terrain, l’interprétation des images de télédétection à haute résolution qui sont présentées dans l’évaluation peut aider les décideurs politiques à identifier les meilleures stratégies d’investissements pour combattre la dégradation des terres et la désertification, sauvegarder la biodiversité et soutenir les moyens d’existence, et peut contribuer à accroître la résilience des paysages et des communautés, surtout face au changement climatique.

La FAO a également publié un nouveau numéro d’Unasylva, sa revue sur les forêts qui examine le rôle de ces derniers en tant que solutions naturelles dans la gestion des eaux. Son message clé étant que les bassins hydrographiques forestiers fournissent quelque 75% des ressources en eau douce accessibles et que, de ce fait, ils représentent une infrastructure naturelle fondamentale et rentable pour la production d’eau de grande qualité – y compris pour les villes – pour plus de la moitié de la population mondiale. Leur gestion pour les ressources en eau s’avèrera de plus en plus importante face aux changements climatiques.