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Bolivie : la répression risque d'aggraver la crise, avertit la cheffe des droits de l'homme de l'ONU

La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'adresse à la 41e session du Conseil des droits de l'homme à Genève le 24 juin 2019.
Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, s'adresse à la 41e session du Conseil des droits de l'homme à Genève le 24 juin 2019.

Bolivie : la répression risque d'aggraver la crise, avertit la cheffe des droits de l'homme de l'ONU

Droits de l'homme

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a exhorté les autorités boliviennes à veiller à ce que les forces de sécurité se conforment aux normes internationales sur l'usage de la force après la mort d'au moins cinq manifestants vendredi dernier.

Depuis la démission du président Evo Morales la semaine dernière, au moins 17 personnes ont été tuées lors de manifestations.

Michelle Bachelet, la responsable des droits de l'homme de l'ONU, a déclaré que si les morts antérieures résultaient principalement d'affrontements entre manifestants issus de camps rivaux, les derniers incidents semblent être dus à l'usage disproportionné de la force par l'armée et la police.

Le pays étant divisé, elle craint que la situation ne s'aggrave.

« Je crains vraiment que la situation en Bolivie ne devienne incontrôlable si les autorités ne la gèrent pas avec sensibilité et dans le respect des normes internationales régissant l'usage de la force, et dans le plein respect des droits de l'homme », a-t-elle déclaré dans un communiqué publié samedi.

« Le pays est divisé et les gens des deux côtés du clivage politique sont extrêmement en colère. Dans une telle situation, les actions répressives des autorités ne feront qu'attiser encore davantage cette colère et risquent de compromettre toute possibilité de dialogue.»

Les arrestations généralisées enflamment les tensions

Mme Bachelet est également préoccupée par le fait que les arrestations et les détentions généralisées aggravent les tensions. Plus de 600 personnes ont été arrêtées depuis le 21 octobre, dont beaucoup ces derniers jours, selon son bureau.

Le Secrétaire général de l'ONU a dépêché son Envoyé personnel pour tenter de trouver une solution pacifique à la crise.

« Cette situation ne sera pas résolue par la force et la répression», a-t-elle dit. «Tous les secteurs ont le droit de faire entendre leur voix - c'est la base de la démocratie », a-t-elle ajouté.

Mme Bachelet a appelé à des enquêtes rapides, transparentes et impartiales sur les arrestations, détentions, blessures et décès résultant de la crise.

Des données sur ces incidents devraient également être disponibles, estime-t-elle par ailleurs.