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Le chef de l’ONU appelle le secteur privé à investir dans un développement durable équitable

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'exprimant au Forum des Nations Unies sur le secteur privé, au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2018.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'exprimant au Forum des Nations Unies sur le secteur privé, au siège des Nations Unies à New York, le 24 septembre 2018.

Le chef de l’ONU appelle le secteur privé à investir dans un développement durable équitable

Développement durable (ODD)

Face aux manifestations dans de nombreux pays à travers le monde contre l’accroissement du coût de la vie et la montée de l’injustice, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, appelle le secteur privé à investir dans un développement durable équitable.

« Ces femmes et ces hommes jugent que l’économie ne fait rien pour eux et, dans certains cas, ils ont raison. Le fait de ne s’intéresser qu’à la croissance, sans penser à son véritable prix et à ses conséquences, entraîne une catastrophe climatique, une perte de confiance dans les institutions et un manque de foi en l’avenir », écrit M. Guterres dans un point de vue publié dans le Financial Times, intitulé ‘Progress toward sustainable development is seriously off-track’.

Le chef de l’ONU estime que le secteur privé a un rôle clé à jouer pour trouver des solutions et bâtir « un avenir plus stable et plus équitable, fondé sur les objectifs de développement durable », qui ont été adoptés en 2015 par les dirigeants du monde. Ces 17 objectifs visent à lutter contre la pauvreté, les inégalités, la crise climatique et la dégradation de l’environnement et à instaurer la paix et la justice d’ici à 2030.

Des progrès, mais on est loin du compte

Selon le Secrétaire général, des progrès ont été faits depuis qu’ils ont été adoptés il y a quatre ans. Les taux d’extrême pauvreté et de mortalité juvénile sont en baisse ; de plus en plus d’hommes et de femmes ont accès à l’énergie et à un travail décent.

« Mais, dans l’ensemble, nous sommes loin du compte : la faim augmente ; la moitié de la population mondiale n’a pas accès à l’éducation de base et aux soins de santé essentiels ; partout, des femmes se heurtent à la discrimination et sont désavantagées », souligne-t-il.

La lenteur des progrès s’explique en partie par le manque de financement. Les fonds publics ne suffisent pas et il faut des investissements privés en complément. « L’ONU s’emploie à les mobiliser en travaillant avec le secteur de la finance. C’est un moment charnière pour le monde des entreprises et de la finance, et pour le lien qui l’unit aux politiques publiques », souligne M. Guterres.

C’est pourquoi il appelle le secteur privé à investir dans l’économie du futur : une croissance propre et verte qui crée des emplois décents et améliore les conditions de vie de toutes et tous à long terme.

« Les chefs d’entreprise doivent user de leur vaste influence pour faire campagne en faveur de la croissance partagée et de la création de débouchés pour toutes et tous. Aucune entreprise ne peut se permettre de ne pas prendre part à cet effort et tous les objectifs de développement durable peuvent bénéficier des investissements privés », écrit-il.

« Investir dans le développement durable équitable, c’est à la fois bon sur le plan éthique et bon pour les affaires. Les chefs d’entreprise peuvent faire toute la différence en forgeant un avenir de paix, de stabilité et de prospérité sur une planète en bonne santé », conclut-il.