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Ebola en RDC : la réduction des cas de contamination continue à être observée

Un volontaire de la Croix-Rouge explique à des Congolais les dangers d'Ebola à la frontière entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda.
Photo UNICEF/Adriko
Un volontaire de la Croix-Rouge explique à des Congolais les dangers d'Ebola à la frontière entre la République démocratique du Congo et l'Ouganda.

Ebola en RDC : la réduction des cas de contamination continue à être observée

Santé

La tendance à la baisse des cas de contamination à la maladie à virus Ebola continue à être observée en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son dernier bulletin sanitaire daté du jeudi 31 octobre 2019.

« L’épidémie d’Ebola dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri a connu la semaine dernière une stabilisation du nombre de nouveaux cas, avec 19 cas confirmés signalés la semaine dernière (23-29 octobre) », précise l’OMS.

Il s’agit essentiellement de l’équivalent des 20 cas confirmés la semaine précédente. Les deux tiers des nouveaux cas confirmés sont liés à des chaînes de transmission dans l’aire de santé de la mine de Biakato, dans la zone sanitaire de Mandima. Même les trois autres cas détectés en dehors de Mandima sont des patients qui ont récemment séjourné à Biakato.

Reste que cette situation ne fait que confirmer cette tendance générale observée au cours des trois dernières semaines.

Pour la période du 9 au 29 octobre, près d’une soixantaine de cas confirmés ont été signalés dans huit zones sanitaires actives des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Mais la majorité a été signalée dans trois zones sanitaires, notamment près de la moitié à Mandima avec 29 cas, environ 12 cas à Mabalako (20%) et 6 cas à Mambasa (10%).

2.182 décès sur 3.269 cas d’Ebola

De façon générale, une transmission locale a été observée dans un nombre limité de villes et de villages au sein de réseaux familiaux/sociaux ou de centres de santé. Par exemple à Mabalako, sept nouveaux cas ont été signalés, dont deux étaient liés à Biakato, deux à des contacts familiaux locaux et deux à des contacts au sein d’établissements sanitaires locaux. Selon l’agence onusienne basée à Genève, cela « suggère une exposition nosocomiale possible » et a conduit à des enquêtes en cours pour le cas restant.

Par ailleurs à Butembo, après plus de 21 jours sans aucun cas, deux ont été signalés cette semaine. Tous deux résidaient dans la zone de santé de Kalunguta où ils ont probablement été exposés.

« Jusqu’à présent, il n’y a aucune preuve de transmission ultérieure à Butembo », a fait valoir l’OMS qui ajoute que ces événements démontrent toutefois les risques élevés de réintroduction et de résurgence dans les zones sanitaires précédemment nettoyées.

Depuis 1er août 2018, 2.182 décès ont été enregistrés sur 3.269 cas. Selon ce dernier décompte daté du 29 octobre, il y a eu 3.152 cas confirmés et 117 probables.

Pour l’OMS, comme pour les autorités sanitaires congolaises, le message est clair : « cette tendance à la baisse n’est pas la fin de l’épidémie ». Pour l’agence onusienne, même si l’incidence relativement faible des cas observés est encourageante, elle doit toutefois être interprétée avec prudence, car la situation demeure fortement tributaire du niveau d’accès et de sécurité dans les collectivités touchées.

Renforcement des efforts pour stopper la transmission du virus Ebola

D’autant que sur le terrain, parallèlement à la baisse de l’incidence des cas, l’OMS a observé un nouveau déplacement des points chauds des milieux urbains vers des collectivités plus rurales et difficiles à joindre, dans une région géographique plus concentrée.

Une nouvelle donne qui pose des défis supplémentaires à l’intervention, notamment « une situation de sécurité extrêmement instable, la difficulté d’accéder à certaines régions éloignées, les retards dans les échanges avec la collectivité ». « Ce qui entraîne de la méfiance et des malentendus, et la sous-déclaration possible des cas », a prévenu l’OMS.

Une façon pour l’OMS de rappeler que les efforts doivent être renforcés pour stopper la transmission du virus Ebola d’autant que « dans de tels environnements, les risques de résurgence restent très élevés ». De même, il y a des risques de diffusion de l’épidémie avec des cas se déplaçant hors des zones sensibles pour se faire soigner ou pour d’autres raisons.

Mais « ces risques continuent d’être atténués par les importantes activités d’intervention et de préparation en RDC et dans les pays voisins, avec l’appui d’un consortium de partenaires internationaux », souligne l’agence onusienne basée à Genève.