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Cameroun : l’ONU salue une nouvelle ère pouvant contribuer à la réconciliation politique

Bâtiments gouvernementaux à Yaoundé, la capitale du Cameroun.
Photo : Banque mondiale/Flore de Preneuf
Bâtiments gouvernementaux à Yaoundé, la capitale du Cameroun.

Cameroun : l’ONU salue une nouvelle ère pouvant contribuer à la réconciliation politique

Droits de l'homme

La cheffe des droits de l’homme de l’ONU s’est félicitée, mardi, de la libération d’une centaine d’acteurs politiques au Cameroun, dont le leader de l’opposition, Maurice Kamto. Cette décision a été prise à l'issue du grand dialogue national qui s'est tenu la semaine dernière à Yaoundé.

Dans une déclaration à la presse, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a dit espérer que « cette décision prise par le gouvernement ouvrira la porte à un dialogue constructif à plus long terme, pour permettre au Cameroun de s’attaquer aux causes profondes et aux griefs sous-jacents d’une part importante de la population, qui se sentait exclue ».

Mme Bachelet a rappelé que lors de sa visite à Yaoundé en mai dernier, elle avait discuté avec les autorités camerounaises de la voie à suivre pour surmonter les divers problèmes liés aux droits de l’homme dans le pays et convenu lors de ces échanges que « le dialogue national et la réconciliation étaient essentiels ».

Selon l’ONU, la décision de libérer des acteurs politiques, prise dans le contexte du dialogue national qui s’est tenu la semaine dernière, pourrait contribuer à la réconciliation politique et à la création d’un environnement plus inclusif pour le développement socio-économique.

Le 4 octobre dernier, le Président camerounais Paul Biya a annoncé la libération de Maurice Kamto et d’une centaine d’autres personnes interpellées dans le cadre du processus électoral récent. La veille, le Président avait décidé de libérer 333 personnes arrêtées dans le contexte du conflit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

Le chef de l’Etat camerounais a également ordonné aux procureurs d’abandonner les charges à l’encontre de toutes ces personnes. « Je suis très heureuse de voir que le Président Biya agit en accord avec son engagement de rechercher des solutions aux problèmes rencontrés par le Cameroun ces dernières années », a dit Mme Bachelet. 

L’ONU prête à aider les autorités et le peuple camerounais

Par ailleurs, la cheffe des droits de l’homme des Nations Unies a exhorté les partis d’opposition et les groupes militants à s’associer aux efforts des autorités en vue de la réconciliation, et a réitéré la volonté de son bureau et sa disponibilité à continuer à apporter son soutien au Cameroun.

De façon générale, les services de Mme Bachelet admettent qu’il y aura, sans doute, « de nombreuses difficultés en cours de route ». « Mais si la volonté de trouver des solutions reste forte et si le gouvernement respecte ses engagements, le pays dans son ensemble pourrait et devrait en tirer un avantage substantiel », a fait valoir la Haut-Commissaire. 

Pour l’ONU, Yaoundé a la possibilité de laisser derrière lui « des années de conflit et de confrontation » et d’entrer dans une nouvelle ère de paix et de prospérité, dans laquelle les droits de l’homme sont respectés et protégés. « Et nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à ce que cela devienne une réalité », a-t-elle déclaré. 

De son côté, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avait au cours du week-end « encouragé » le Cameroun « à continuer à adopter davantage de mesures de confiance et de réconciliation ». « Le Secrétaire général se félicite également de la tenue du dialogue national » et pousse à ce qu’il bénéficie d’un « suivi effectif », a précisé son communiqué en rappelant que les Nations Unies restent disponibles pour aider les autorités et le peuple camerounais à cet égard.