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Le HCR va faciliter le retour de 4.000 réfugiés congolais vivant en Angola

A Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental, en République démocratique du Congo, trois générations de Congolais touchés par l'instabilité : Ndaya Monique, 60 ans, avec sa fille Mujinga Chantal, 32 ans, et son petit-fils, Karumbu Léonard, 10 mois
UNICEF / Tremeau
A Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï-Oriental, en République démocratique du Congo, trois générations de Congolais touchés par l'instabilité : Ndaya Monique, 60 ans, avec sa fille Mujinga Chantal, 32 ans, et son petit-fils, Karumbu Léonard, 10 mois

Le HCR va faciliter le retour de 4.000 réfugiés congolais vivant en Angola

Migrants et réfugiés

Des milliers de réfugiés congolais devraient quitter l’Angola pour rentrer chez eux, dans la région du Kasaï, en République démocratique du Congo (RDC). « Les combats entre groupes armés y ont diminué et les conditions de sécurité se sont améliorées », a déclaré à la presse ce mardi à Genève, Charlie Yaxley, porte-parole du HCR.

Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), ces rapatriements font suite à la signature, le 23 août dernier, d’un accord tripartite sur le retour volontaire entre le HCR et les gouvernements angolais et congolais.

Dès cette semaine, un premier groupe de quelques centaines de Congolais sera rapatrié dans le cadre de ce rapatriement volontaire. Selon le HCR, plus de 4.000 réfugiés devraient être aidés à rentrer chez eux dans les semaines à venir.

Ces prévisions ne tiennent pas compte des réfugiés qui décident de rentrer sans l’aide des organismes humanitaires. Depuis le 18 août dernier, près de 12.000 réfugiés congolais, dont près de 7.000 enfants, sont spontanément rentrés chez eux.

« Il s’agit de réfugiés qui vivaient dans le camp de Lovua, dans la province de Lunda Norte en Angola », a ajouté M. Yaxley. « Le HCR est reconnaissant aux autorités angolaises d’avoir rapidement fourni aux rapatriés des camions pour les aider dans leur retour en RDC », a-t-il ajouté.

Les rapatriés redoutent un regain de la violence interethnique

Dans le cadre de ces opérations, le HCR a créé un centre de transit d’urgence dans la ville frontalière de Kalamba Mbuji. Pourtant bien que les combats entre groupes armés se soient calmés, certains réfugiés ne savent toujours pas dans quelles conditions ils trouveront leur foyer. Dans ces conditions, certains refusent de rentrer chez eux et s’installent ailleurs car ils craignent un retour de la violence interethnique.

Mais pour ceux qui arrivent à rentrer chez eux, le HCR fournit aux rapatriés des moyens de transport ainsi qu’une assistance en espèces pour les aider à se réintégrer. D’autant que beaucoup de ceux qui reviennent spontanément sont confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles. Les infrastructures publiques, telles que les écoles et les centres de santé, ont été gravement endommagées au cours de multiples périodes de combats et doivent encore être réparées. Selon le HCR, les installations existantes ne sont pas en mesure de répondre à tous les besoins des rapatriés.

Par ailleurs, le HCR, par l’intermédiaire de son partenaire « War Child UK », effectue également un suivi de la protection à Kananga et dans les régions avoisinantes afin d’identifier et d’esquisser les problèmes de protection et de garantir des réponses adéquates.

Cependant, un soutien financier massif est nécessaire de la part de la communauté internationale, des organisations humanitaires et du gouvernement de la RDC, pour créer des conditions durables pour les rapatriés. Pour 2019, le HCR n’a reçu que 57% des 150 millions de dollars nécessaires pour aider les personnes touchées par la crise en RDC.