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A Genève, la Côte d’Ivoire plaide la clause de cessation de statut de réfugié ivoirien

Vue aérienne du quartier du Plateau à Abidjan, en Côte d'Ivoire.
Photo ONU/Basile Zoma
Vue aérienne du quartier du Plateau à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

A Genève, la Côte d’Ivoire plaide la clause de cessation de statut de réfugié ivoirien

Migrants et réfugiés

Les autorités ivoiriennes ont plaidé pour l’invocation de la clause de cessation de statut de réfugié ivoirien, lors de la 70e session du Comité exécutif de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) qui se déroule actuellement à Genève.

Le chef de la diplomatie ivoirienne a ainsi invité la communauté internationale et les principaux pays d’asile des réfugiés ivoiriens « à s’inscrire résolument dans le processus déjà engagé, pour aboutir à l’invocation de la clause de cessation de statut de réfugié ivoirien ».

« Cette requête relève de la volonté des autorités ivoiriennes de renforcer le « vivre ensemble » dans notre pays », a déclaré Marcel Amon-Tanoh.

Le Ministre des affaires étrangères a justifié cette demande par la poursuite du dialogue politique, l’amélioration de l’environnement sécuritaire et des droits de l’homme, la croissance économique soutenue avec un taux de plus de 8% par an depuis 2012, et le vaste programme social du gouvernement d’un montant initial de 727,7 milliards de FCFA (1,455 milliard de dollars) porté à 1.000 milliards de FCFA (2 milliards de dollars).

Selon Abidjan, toutes les conditions sont réunies pour « un retour durable et une réintégration réussie de ses concitoyens rentrés d’exil ».

A cet égard, les autorités ivoiriennes ont rappelé le suivi de la signature par le Président de la République ivoirienne d’une ordonnance d’amnistie le 06 août 2018 qui a été ratifiée par la loi n°2018-980 du 27 décembre 2018.

« Les 28 et 29 novembre 2018, notre pays, avec l’appui du HCR, a organisé une réunion régionale sur la recherche de solutions durables pour les réfugiés ivoiriens dans la sous-région », a dit le ministre. Cette rencontre a abouti à l’adoption d’une feuille de route, qui met un accent particulier sur la promotion du rapatriement et l’intégration locale.

45.000 apatrides régularisés

Selon Abidjan, tous ces efforts conjugués ont favorisé le retour, au titre de l’année 2019, de 1.758 réfugiés ivoiriens. « A ce jour, sur les 300.000 Ivoiriens qui ont trouvé refuge hors de nos frontières, suite aux crises qu’a connues notre pays, environ 278.000 sont de retour, soit plus de 90% », a précisé le Ministre des affaires étrangères.

La Côte d’Ivoire continue d’accueillir sur son sol des personnes en quête de sécurité, de protection et d’une vie paisible. Ainsi, ce sont 1.977 réfugiés de 27 nationalités qui continuent de bénéficier de l’aide et de l’assistance de la Côte d’Ivoire, avec l’appui du HCR. « A ces réfugiés, notre pays a délivré au cours de cette année, des cartes d’identité biométriques, tenant lieu de titres de séjour, d’une durée de validité de 5 ans », a ajouté M. Amon-Tanoh.

Par ailleurs, Abidjan a fait le point de sa campagne d’éradication de l’apatridie d’ici 2024. Il s’agit notamment de l’adoption et la mise en œuvre d’une loi spéciale d’acquisition de la nationalité ivoirienne par simple déclaration, qui a profité « directement à plus de 16.000 descendants d’immigrés et par extension à leurs familles, soit plus de 45.000 personnes ».

La Côte d’Ivoire a enfin insisté sur la mise en œuvre d’une procédure spéciale de déclaration à l’état civil pour les élèves du primaire démunis d’extrait d’acte de naissance, donc à risque d’apatridie sur le long terme. Une mesure qui s’est soldée par la délivrance de 630.000 actes de naissance.