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La dégradation sécuritaire au Burkina Faso discutée à la Commission de consolidation de la paix de l’ONU

Des enfants participant à un exercice de simulation d'attaque dans une école primaire à Dori, au Burkina Faso, le 26 juin 2019.
© UNICEF
Des enfants participant à un exercice de simulation d'attaque dans une école primaire à Dori, au Burkina Faso, le 26 juin 2019.

La dégradation sécuritaire au Burkina Faso discutée à la Commission de consolidation de la paix de l’ONU

Paix et sécurité

La dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire au Burkina Faso a été au centre jeudi d’une réunion de la Commission de consolidation de la paix des Nations Unies, en marge du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

« Depuis janvier 2016, mon pays fait face à des attaques terroristes d’une grande ampleur dont les impacts aux plans humain, social, économique et du vivre ensemble sont incalculables », a déclaré le Président du Burkina Faso, Roch Kaboré, lors de cette réunion organisée par la Colombie, qui préside actuellement la Commission de la consolidation de la paix.

« Le niveau de violence atteint et l’insécurité ont eu pour conséquence une crise humanitaire avec pour corollaire des milliers de déplacés internes, des écoles et des centres de santé fermés et des symboles de l’Etat détruits », a-t-il ajouté.

Afin de faire face à la montée de la violence, le gouvernement burkinabè a décrété l’Etat d’urgence dans un certain nombre de régions et engagé plusieurs opérations militaires dans l’Est, le Sahel et au Nord du pays, a expliqué M. Kaboré aux participants de cette réunion présidée par le Président de la Colombie, Iván Duque Márquez.

Selon lui, les questions de la résilience des communautés d’une part et celles de développement d’autre part « doivent être au cœur de nos actions car le défi de la sécurisation commande un leadership national dans le choix des priorités avec une pleine participation des populations à travers une approche territorialisée du triptyque sécurité-humanitaire-développement ».

Roch Kaboré a lancé un appel à « une synergie d’actions de l’ensemble de nos partenaires et un plus grand effort de coordination pour mieux nous accompagner ».

La mobilisation des partenaires internationaux plus que jamais nécessaire

De son côté, le Secrétaire d’Etat auprès du Ministre français des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne, a estimé, lors de cette réunion, que face à la dégradation de la situation, notamment dans le nord du pays, la mobilisation des partenaires internationaux était plus que jamais nécessaire.

Selon lui, les actions financées par le Fonds pour la consolidation de la paix pour accompagner le Burkina Faso dans sa réforme du secteur de la sécurité intérieure, favoriser la réconciliation et prévenir l’extrémisme violent étaient essentielles.

La France, premier bailleur bilatéral du Burkina Faso avec 115 millions d’euros d’aide publique au développement en 2017, apporte aussi son soutien sur le plan sécuritaire.

Le représentant français a déclaré que son pays partageait le constat de la Commission de la consolidation de la paix d’une nécessaire réforme du secteur de sécurité intérieure burkinabè.

« C’est dans l’articulation entre sécurité et développement que se trouve l’une des clefs pour résoudre la crise au Burkina Faso et au Sahel », a dit M. Lemoyne. « Les Nations Unies ont un rôle central à jouer pour aider les Etats de la région à définir des réponses adéquates sur tous ces aspects… Nous espérons que la réponse des Nations Unies sera ambitieuse et à la hauteur des attentes des autorités burkinabè, tant dans le domaine de l’aide humanitaire et du développement que ceux de la formation des forces de sécurité burkinabè ».

Ouverture de bureaux des Nations Unies dans les régions les plus affectées

Dans un communiqué de presse publié à l’issue de la réunion, la Commission de consolidation de la paix a expliqué que ses membres ont exprimé jeudi leur profonde préoccupation au vu de la détérioration de la sécurité dans certaines régions du Burkina Faso et ont condamné les nombreuses attaques perpétrées par des groupes extrémistes visant les populations civiles et les forces de sécurité et de défense.

« Ces activités pourraient constituer une menace grave non seulement pour la stabilité du Burkina Faso, mais aussi pour d'autres pays du Sahel et des pays voisins de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest », a dit la Commission de consolidation de la paix.

Les membres de la Commission se sont félicités des efforts déployés par le gouvernement pour répondre à la situation sécuritaire et à ses conséquences humanitaires et socio-économiques.

Ils ont discuté les initiatives en cours au niveau des Nations Unies et des partenaires internationaux en vue de renforcer et d'accélérer l'appui fourni à la population et au gouvernement du Burkina Faso. Ils ont également discuté les efforts déployés sous la direction du Secrétaire général de l'ONU visant à adapter l'appui de l'Organisation sur le terrain aux besoins de la population.

Dans ce contexte, ils se sont félicités de l'ouverture de bureaux des Nations Unies dans les régions du pays les plus affectées, et ce pour être plus proches des populations appuyées. Ils se sont également félicités du soutien continu du Fonds de consolidation de la paix pour répondre aux priorités essentielles.