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RDC : à l’ONU, Félix Tshisekedi affirme que son pays a encore besoin de la MONUSCO

Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo, s’adresse à la 74ème session du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies. (26 septembre 2019)
Photo : ONU/Cia Pak
Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi, Président de la République démocratique du Congo, s’adresse à la 74ème session du débat général de l’Assemblée générale des Nations Unies. (26 septembre 2019)

RDC : à l’ONU, Félix Tshisekedi affirme que son pays a encore besoin de la MONUSCO

Paix et sécurité

A la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a affirmé jeudi que son pays avait encore besoin de la MONUSCO, mais qu’il fallait que la Mission des Nations Unies ne soit pas pléthorique et qu’elle soit dotée d’un mandat adapté.

« Je note une convergence de vues avec le Secrétaire général quant à l’urgente nécessité de réadapter la configuration de la MONUSCO à l’évolution de la situation sur le terrain, en concentrant davantage les efforts sur les capacités d’intervention opérationnelle des forces onusiennes aux côtés des forces armées de la RDC », a déclaré M. Tshisekedi devant les autres Etats membres des Nations Unies.

« En d’autres termes, la RDC a encore besoin de la MONUSCO, mais une MONUSCO non pléthorique, bien équipée, forte et dotée d’un mandat adapté, à l’image de la brigade d’intervention rapide qui avait jadis mis en déroute le Mouvement M23 », a-t-il ajouté.

Le Président congolais a souligné que le plus grand défi de son pays est celui de la paix, de la sécurité et de la stabilité.

Dans cette perspective, il a proposé en juillet dernier au 39ème sommet de la Communauté de développement d'Afrique australe (CDAA), une organisation intergouvernementale réunissant 16 pays de cette région, la création d’une coalition régionale à l’image de la coalition mondiale contre le terrorisme, pour éradiquer le fléau de l’insécurité créé par les groupes armés d’origine interne et externe.

M. Tshisekedi a rappelé qu’à l’est de la RDC les forces de sécurité congolaises se battent au quotidien, avec le concours de la MONUSCO, « pour éradiquer les forces négatives qui sèment la mort et la désolation au sein de nos populations ». « Certains de ces mouvements rebelles, notamment les ADF-MTN, opèrent par des actes terroristes conformes à leur appartenance à Daech, ce qui constitue une nouvelle menace tant pour mon pays que pour la sous-région », a-t-il ajouté.

S’agissant de l’épidémie d’Ebola dans l’est de la RDC, le Président congolais a déclaré que la nouvelle stratégie de riposte commençait à produire ses effets, notamment dans la ville de Goma, « qui est aujourd’hui à l’abri du virus ».

« Même si beaucoup a été fait, l’épidémie n’est pas encore éradiquée. La stratégie sera renforcée par l’introduction de cinq nouveaux médicaments approuvés, en plus du vaccin contre la maladie à virus Ebola, qui permettront de se débarrasser complètement de la maladie », a-t-il ajouté. Il a salué la solidarité manifestée par les Nations Unies et l’Union africaine dans la lutte contre cette épidémie.

Quant au développement de son pays, le Président congolais s’est dit convaincu que la RDC devait jouer la carte de l’intégration africaine et que c’est pour cette raison que son gouvernement soutient le projet de Zone de libre-échange continentale, « tout en étant conscient qu’il se mettra en œuvre par étapes successives ».

« C’est dans cette vision que la RDC entend accélérer la mise en œuvre d’un programme de développement d’infrastructures à la hauteur de son immense superficie de 2,3 millions de kilomètres carrés, afin de relier le pays d’ouest en est et du nord au sud, de faciliter le transit des biens et des personnes et de libérer le potentiel agricole de nos provinces », a-t-il souligné.

Il a rappelé que la RDC détient environ 70% des réserves mondiales des métaux stratégiques indispensables pour réaliser la transition énergétique et numérique qui s’impose à l’humanité. « Plutôt que d’utiliser ses réserves naturelles de minerais comme source de rente monopolistique, mon pays se propose de s’ouvrir au monde en permettant l’exploitation réglementée de son sous-sol contre un accompagnement à l’industrialisation et à la production de batteries et de composants à plus haute valeur ajoutée », a-t-il ajouté.

« Le monde a soif de cobalt, de coltan, de lithium. Nous voulons des emplois industriels, de la formation et du développement », a affirmé Félix Tshisekedi.