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Face à la menace d’extinction d’espèces sauvages, les pays conviennent d’une protection renforcée

Une girafe dans le film, Giraffada, réalisé par Rani Massalha et produit par Pyramide Films. Le film a été projeté à l'ONU le 7 avril 2016.
Pyramide Films
Une girafe dans le film, Giraffada, réalisé par Rani Massalha et produit par Pyramide Films. Le film a été projeté à l'ONU le 7 avril 2016.

Face à la menace d’extinction d’espèces sauvages, les pays conviennent d’une protection renforcée

Développement durable (ODD)

Alors que la faune et la flore sauvage sont menacées d’une « crise d'extinction », des pays du monde entier ont convenu d’un renforcement des mesures de protection et d’un commerce plus durable des animaux et des plantes à travers le monde, à l’issue d’une réunion qui s’est achevée mercredi à Genève.

Lors de sa conférence triennale, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), soutenue par les Nations unies, a révisé les règles commerciales applicables à des dizaines d'espèces anéanties par un commerce non durable lié à la surexploitation, à la surpêche et à la sur-chasse.

Dans ses observations finales, la Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, s'est félicitée du fait que les signataires de la Convention avaient soutenu un commerce d'espèces sauvages « durable, légal et traçable ».

Elle a également mis en garde contre la complaisance face au trafic illicite lié aux gangs criminels opérant en ligne.

« L’humanité doit réagir à la crise d’extinction croissante en transformant notre façon de gérer les plantes et les animaux sauvages du monde. Continuer comme d'habitude n'est plus une option », a-t-elle déclaré.

Parmi les décisions prises lors de la conférence, les parties à la CITES ont exhorté le Mexique à utiliser sa marine pour empêcher les navires de pêche d'entrer dans un refuge pour le marsouin du golfe de Californie, qui est menacé d’extinction.

Reconnaissant que les girafes courent un risque encore plus grand que les éléphants, avec des populations tombant à « quelques dizaines de milliers » en raison de l'habitat et d'autres pressions, la conférence a convenu que cet animal serait menacé d'extinction si son commerce n’est pas strictement contrôlé.

 

Un éléphant dans la nature sauvage du Ghana, 28 novembre 2006.
Banque mondiale/Arne Hoel
Un éléphant dans la nature sauvage du Ghana, 28 novembre 2006.

 

Des mesures de protection accrues ont été votées en faveur des loutres à poil lisse et à petites pinces d’Asie - désormais classées comme menacées d’extinction - face à la perte d’habitat et au possible commerce d’animaux vivants. Tout commerce de ces deux espèces est maintenant interdit.

La conférence a également décidé d'étendre les mesures de protection à 18 espèces de requins qui sont très appréciés pour leurs nageoires et déjà considérés comme menacés d'extinction par de nombreux défenseurs de l'environnement.

Sur la question des éléphants, dont la population est tombée à « quelques centaines de milliers aujourd'hui » selon la CITES, la conférence a rejeté les propositions visant à autoriser le commerce limité d'ivoire des éléphants d'Afrique, ce qui signifie que l'interdiction commerciale existante est maintenue.

S'agissant des rhinocéros, les Parties ont convenu d'augmenter les quotas de chasse des rhinocéros noirs adultes, doublant ainsi le quota actuel de cinq, sous réserve de contrôles stricts.

Mme Higuero a souligné la nécessité d'une durabilité dans la gestion de la faune sauvage. Elle a également noté la volonté des pays de développer plus de contacts avec les populations locales et autochtones et de comprendre leur besoin de revenus et de moyens de subsistance suffisants.

Dans le but de lutter contre le commerce illégal d'espèces sauvages et sa mise en ligne « rapide », Mme Higuero a salué le fait que la conférence se soit concentrée sur les sous-régions de l'Afrique de l'Ouest et centrale, dans les zones où il existe un commerce d'ivoire d'éléphant, de pangolins, de perroquets et de bois de rose.