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En Iraq, le manque de financement compromet la stabilisation et l’aide humanitaire (ONU)

La Représentante spéciale de l'ONU en Iraq, Jeanine Hennis-Plasschaert, lors d'une visite à Sinjar pour le 5e anniversaire des atrocités commises par Daech contre la minorité yézidie.
Photo MANUI/Sarmad As-Safy
La Représentante spéciale de l'ONU en Iraq, Jeanine Hennis-Plasschaert, lors d'une visite à Sinjar pour le 5e anniversaire des atrocités commises par Daech contre la minorité yézidie.

En Iraq, le manque de financement compromet la stabilisation et l’aide humanitaire (ONU)

Paix et sécurité

L’envoyée de l’ONU en Iraq a alerté mercredi le Conseil de sécurité sur le manque de financement pour les programmes de stabilisation et humanitaires.

Il manque au moins 800 millions de dollars aux Nations Unies pour financer ses programmes en Iraq : 300 millions de dollars pour les activités de stabilisation et 500 millions pour répondre aux besoins humanitaires.

En l’absence de financement, la situation en Iraq demeure critique. « Des services de santé sont suspendus, des écoles pour personnes déplacées ont fermé leurs portes et la distribution de nourriture a été interrompue », a déploré Jeanine Hennis-Passchaert, la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en Iraq.

Par ailleurs, « environ 1,6 million de personnes déplacées internes attendent désespérément de meilleurs jours et de rentrer chez elles dans la sécurité et la dignité », a ajouté Mme Hennis-Passchaert, qui dirige également la Mission d’assistance des Nations Unies en Iraq (MANUI).

Des progrès ont été toutefois enregistrés. Grâce à l’aide des bailleurs de fonds, des maisons, routes, ponts et des lignes électriques ont été reconstruits. A ce jour, 4,3 millions d’Iraquiens ont pu rentrer chez eux. « Mais le rythme a ralenti et il y a des besoins très pressants dans les domaines de la santé, de l’électricité et de l’eau », a dit Mme Hennis-Passchaert.

Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'Iraq, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Manuel Elias
Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'Iraq, devant le Conseil de sécurité.

Sur le plan politique, le gouvernement iraquien « travaille durement » en capitalisant sur les progrès fait jusqu’à présent, a souligné la Représentante spéciale.

« Nous ne pouvons pas simplement juger la situation actuelle sans la mettre dans le contexte du passé de l’Iraq. Des décennies de troubles continuent d’avoir des conséquences aujourd’hui, et nous ne voyons pas encore la fin du tunnel », a dit Mme Hennis-Passchaert. « Personne ne peut s’attendre a ce que le gouvernement iraquien fasse des miracles du jour au lendemain ».

Selon l’envoyée de l’ONU, la dure réalité est que le gouvernement iraquien a besoin de temps pour combattre les nombreux intérêts partisans étroits existants et pour produire des résultats.

Meilleure gestion des ressources pétrolières, lutte contre la corruption, réforme du secteur de la sécurité, lutte contre le terrorisme, consolidation de l’Etat de droit : les énormes défis auxquels est confronté l’Iraq ne date pas d’hier et ne sont pas les conséquences d’actions uniquement iraquiennes, a rappelé Mme Hennis-Passchaert.

« Et donc ils ne seront pas résolus demain », a dit la cheffe de la MANUI. « En d’autres mots : les Iraquiens doivent aller de l’avant unis et avec une communauté internationale engagée à leurs côtés ».