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Méditerranée : réfugiés et migrants à bord de l’Open Arms doivent pouvoir débarquer dans un port sûr (HCR)

Sur cette photo d'archives, des réfugiés et migrants africains attendent d'être secourus par un navire au large de la Libye.
© UNHCR/Hereward Holland
Sur cette photo d'archives, des réfugiés et migrants africains attendent d'être secourus par un navire au large de la Libye.

Méditerranée : réfugiés et migrants à bord de l’Open Arms doivent pouvoir débarquer dans un port sûr (HCR)

Migrants et réfugiés

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a, de nouveau, appelé mardi les Etats européens à autoriser le débarquement des migrants et réfugiés à bord du navire de l’ONG humanitaire espagnole Open Arms.

Dix-neuf jours après avoir secouru en Méditerranée près de 150 personnes ayant fui la guerre et la violence en Libye, le navire Open Arms reste bloqué en mer au large de l’île italienne de Lampedusa.

« Certains des passagers ayant besoin d’urgence de soins de santé ont heureusement pu être évacués, mais près de 100 autres restent à bord », a déclaré Charlie Yaxley, un porte-parole du HCR dans une vidéo diffusée par l’agence onusienne sur son compte Twitter en début d’après-midi.

Nombre des migrants et réfugiés ont été victimes d’abus horribles après plusieurs mois en Libye. « Certains sont gravement traumatisés et ont un besoin urgent d’aide psycho-sociale », a-t-il dit.

L’ONG humanitaire Open Arms avait indiqué lundi sur Twitter que plusieurs passagers du navire s’étaient jetés par-dessus bord pour tenter de rallier l’île de Lampedusa avant d’être secourus par les garde-côtes italiens.

Six Etats membres de l’Union européenne avaient déjà indiqué leur intention de recevoir les passagers une fois débarqués. « Mais à ce jour, il n’y a aucun port sûr mis à disponibilité du navire », a déploré M. Yaxley.

« Ceux qui fuient la guerre et la violence ne devraient jamais être les otages de joutes politiques », a dit le porte-parole du HCR, rappelant qu’un bateau n’est pas le lieu pour fournir de l’aide humanitaire. « Les passagers doivent être autorisées à amarrer dans un port sûr et à gagner la terre ferme immédiatement ».

Dans la nuit de lundi à mardi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi avait rappelé que le sauvetage et le débarquement des personnes en danger en mer est « un devoir humanitaire et non une question politique », en référence aux désaccords politiques affichés en Italie sur le sort de l’Open Arms.

« Le débat politique devrait porter sur les causes profondes, la guerre en Libye, l'asile et la gestion des migrations », avait déclaré M. Grandi sur son compte Twitter. « Mais obtenir un consensus est devenu plus important que de résoudre des problèmes », avait déploré le chef du HCR.

« Le débarquement rapide (quel que soit les personnes à bord) pour rejoindre le port sûr le plus proche n'est pas seulement un impératif humanitaire, il s'agit également d'une obligation juridique en vertu du droit maritime international », a pour sa part rappelé mardi Vincent Cochetel, l’Envoyé spécial du HCR pour la situation en Méditerranée centrale sur son compte Twitter.

Mardi matin, le chef du gouvernement de l’Espagne, Pedro Sánchez, a indiqué qu’un vaisseau de la marine espagnole était prêt à appareiller l’après-midi pour l’ile de Lampedusa pour aider l’Open Arms et ses passagers et les ramener vers le port de Palma de Majorque, dans l’archipel espagnol, des Baléares. « Avec cette mesure, l’Espagne va résoudre, cette semaine, l’urgence humanitaire », a dit M. Sánchez sur Twitter.

« J'espère que cela mettra fin à la situation et qu'ils pourront recevoir l'aide dont ils ont besoin », a réagi M. Yaxley sur Twitter.