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CITES : mieux protéger les espèces de faune et de flore sauvages menacées

Les experts de la conservation de la nature réunis à Genève en août 2019 se concentrent sur le commerce de l'ivoire d'éléphant.
Photo : Banque mondiale/Flore de Preneuf
Les experts de la conservation de la nature réunis à Genève en août 2019 se concentrent sur le commerce de l'ivoire d'éléphant.

CITES : mieux protéger les espèces de faune et de flore sauvages menacées

Développement durable (ODD)

Durant deux semaines, la 18ème Conférence de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) va passer en revue une cinquantaine de propositions pour mieux protéger les espèces et lutter contre une criminalité très active.

« Le statu quo n'est plus une option. L'évaluation confirme que le déclin dangereux de la nature est sans précédent. Le rythme de l'extinction de la faune s'accélère, les experts affirmant que jusqu'à un million d'espèces sont aujourd'hui menacées », a déclaré samedi Ivonne Higuero, la nouvelle Secrétaire générale de la CITES, à l’ouverture de la conférence.

« En veillant à ce que le commerce international soit légal, durable et traçable, la CITES contribue grandement à la conservation de la biodiversité ainsi qu'au bien-être humain, aux moyens de subsistance et à l'adaptation climatique », a-t-elle ajouté.

Le rythme de l'extinction de la faune s'accélère - Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES

Ces prochains jours, à Genève, les 183 parties (182 Etats + l’Union européenne) à la CITES vont examiner 56 nouvelles propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et plantes sauvages menacés.

Jusqu’au 28 août, au cours des débats et en soumettant leurs propositions, les États vont devoir réaffirmer leur volonté ou leur opposition à déplacer certaines espèces entre les Annexes I (commerce interdit) et II (commerce réglementé).

Un enjeu de taille, concerne le sort des éléphants d’Afrique: certains États réclament une protection totale du pachyderme sur tout le continent, tandis que d’autres souhaitent pouvoir autoriser le commerce de l’ivoire sous certaines conditions. Le cas du braconnage des rhinocéros pour l’exploitation de leur corne sera également examiné

De nombreuses espèces menacées

En mai dernier, le Rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques a confirmé qu’à travers le monde, les espèces et les écosystèmes disparaissent rapidement. La surexploitation directe des organismes vivants (chasse, pêche et exploitation forestière non durables ou illégales, notamment) est l’un des principaux facteurs directs du déclin des espèces.

Les nouvelles règles soumises à Genève, concernent une grande diversité de mammifères, d’oiseaux, d’arbres et autres plantes. Ainsi, vingt d’entre elles entendent répondre à l’engouement croissant pour les animaux de compagnie exotiques que sont les reptiles et les amphibiens.

Au cœur des débats, figurent aussi Le sort de la vigogne des hauts plateaux andins et de la PUNA, de la loutre cendrée d’Asie, de la grue couronnée d’Afrique et de la fauvette à long bec sera tout autant passé en revue.

De la même façon, les participants à conférence seront invités à se pencher sur la situation des félins notamment les guépards, les lions et les jaguars

La protection des poissons n’est pas oubliée avec l’examen de la conservation des raies et du requin-taupe bleu.

La situation de la flore constitue également un important pan des réflexions et activités menées par la CITES. Elle concerne en particulier le cyprès de Mulanje au Malawi, l’acajou, le bois de rose et le baobab.

A noter qu'au cours des deux semaines de travaux, la conférence étudiera les moyens de renforcer le rôle des communautés autochtones, locales et rurales dans les processus décisionnels de la CITES, ainsi que l'accroissement de la collaboration avec d'autres conventions relatives à la biodiversité.