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Méditerranée : le HCR appelle à ne pas criminaliser ou stigmatiser les ONG secourant les réfugiés et migrants

Des migrants traversant la mer Méditerranée secourus par un navire belge (archive)
Frontex/Francesco Malavolta
Des migrants traversant la mer Méditerranée secourus par un navire belge (archive)

Méditerranée : le HCR appelle à ne pas criminaliser ou stigmatiser les ONG secourant les réfugiés et migrants

Migrants et réfugiés

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s'est dit préoccupé mardi par l’adoption en Italie d’un décret durcissant les sanctions à l’encontre des bateaux des ONG qui viennent en aide aux réfugiés et migrants traversant la Méditerranée.

Lundi soir, le parlement italien a adopté un décret-loi dont le volet sécurité durcit les sanctions envers les bateaux et les personnes menant des opérations de recherche et de sauvetage en mer Méditerranée.

Selon les modifications approuvées par le Parlement, le montant maximal des amendes est porté à un million d’euros pour les navires privés qui procèdent au sauvetage en mer et ne respectent pas l’interdiction d’entrée dans les eaux territoriale italiennes. De plus, les navires seront désormais automatiquement saisis.

« Le HCR réitère sa préoccupation concernant des sanctions financières ou d’autre nature qui seront infligées aux capitaines, ce qui pourrait dissuader ou entraver les activités des navires privés pour le sauvetage en mer à un moment où les Etats européens se sont largement retirés des efforts de sauvetage en Méditerranée centrale », a déclaré son porte-parole Charlie Yaxley lors d’un point de presse à Genève.

« Les ONG jouent un rôle inestimable pour sauver la vie de réfugiés et de migrants qui tentent la traversée périlleuse vers l’Europe. L’engagement et l’humanité qui motivent leurs activités ne doivent être ni criminalisés ni stigmatisés », a souligné M. Yaxley.

Parallèlement, le HCR réitère, de nouveau, qu’il ne faut pas demander aux ONG et aux navires de commerce de transférer aux garde-côtes libyens les personnes secourues, ni leur ordonner d’effectuer le débarquement de rescapés en Libye.

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« La situation extrêmement instable sur le plan de la sécurité, le conflit en cours, les nombreuses informations faisant état de violations des droits de l’homme et le recours systématique à la détention arbitraire pour les personnes débarquées en Libye soulignent le fait que ce pays n’est pas un lieu sûr viable », a rappelé M. Yaxley.

Le HCR appelle les Etats à s’appuyer sur les récentes discussions qui ont eu lieu à Paris afin de mettre en œuvre un dispositif temporaire et prévisible pour le débarquement des personnes secourues en mer, caractérisé par une responsabilité partagée entre Etats pour accueillir les personnes secourues et répondre à des besoins spécifiques. « Ces pourparlers sont encourageants et devraient encore progresser dans l’intérêt de tous », a dit M. Yaxley.

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49 migrants sont arrivés lundi sur l’île italienne de Lampedusa, a indiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« Ils n’étaient pas escortés par des autorités officielles ou par des navires d’ONG », a précisé mardi Joel Millman, porte-parole de l’OIM, lors d’un point de presse à Genève.

Selon les informations dont disposent l’OIM, 46 de ces 49 migrants sont originaires de Côte d’Ivoire. Les survivant de cette traversée ont indiqué que 20 personnes ayant voyagé avec eux auraient péri en mer. L’agence onusienne n’a pu confirmer cette information ni le point de départ de ces 49 migrants, indiquant qu’ils ont pu commencer leur périple depuis la Libye ou la Tunisie ou des deux pays.