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Libye : l’ONU condamne le bombardement d’une école et d’un hôpital à Tripoli

Des bâtiments détruits, à Tripoli, la capitale de la Libye.
Crédit photo : OCHA/Giles Clarke
Des bâtiments détruits, à Tripoli, la capitale de la Libye.

Libye : l’ONU condamne le bombardement d’une école et d’un hôpital à Tripoli

Santé

Les Nations Unies ont fermement condamné le « bombardement infame » samedi d’une école à Tripoli et d’un hôpital au sud de la capitale de la Libye.

L'école Al-Alamain, à Tripoli, a été touchée samedi par un bombardement.

« Heureusement, à l'exception du directeur, les enfants et les enseignants n'étaient pas à l'école pendant l'incident, l'année scolaire s’étant terminée le 17 juillet », a déclaré sur Twitter le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) au lendemain de l’attaque.

Mais l’établissement scolaire qui accueille 230 filles et 350 garçons est endommagé, avec trois salles de classes sur 12 hors d’usage alors que la rentrée est prévue pour la première semaine de septembre, a déploré l’UNICEF qui a publié sur Twitter des photos des dommages causés à l’école bombardée.

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« La dernière attaque contre l’école Al-Alamain n’a heureusement pas causé de victimes, mais elle empêche encore plus les enfants d’exercer leur droit fondamental à l’éducation, pierre angulaire de la paix et du développement », a pour sa part déclaré Bérangère Böell-Yousfi, la Coordinatrice humanitaire par intérim en Libye, dans un communiqué publié lundi.

Depuis le début des affrontements à Tripoli, l'éducation de milliers de garçons et de filles dans la capitale libyenne et dans l'ouest du pays a été affectée. Environ 120. 000 élèves ont raté des mois d’écoles, ces dernières ayant été fermées à la suite du conflit. 27 écoles en Libye sont aujourd’hui utilisées comme abris pour les familles qui ont fui leurs foyers.

L’UNICEF est fermement convaincu que l’éducation est un droit fondamental de chaque fille et de chaque garçon, partout dans le monde. « Les attaques contre les écoles privent les enfants de leur droit fondamental à l'éducation et ont un impact dévastateur sur leur bien-être, leur vie et leur avenir », a dit l’agence onusienne pour les enfants.

L’UNICEF renouvelle son appel à toutes les parties au conflit pour qu’elles mettent immédiatement un terme à la violence et maintiennent les enfants à l'abri du danger.

Cinq personnes tuées dans le bombardement d’un hôpital

L'hôpital de campagne Az Zawiyah situé dans la zone de l'aéroport, au sud de Tripoli, a eu moins de chance. Quatre médecins et un ambulancier ont été tués et huit membres du personnel médical ont été blessés lors du bombardement samedi de l’établissement médical, a déploré le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

« L’hôpital a été endommagé et contraint de suspendre ses opérations », a indiqué dimanche l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) sur Twitter.

Pour l’OMS, « l’attaque déplorable » contre l'hôpital Az Zawiyah est la dernière d'une série de violations visant le secteur de la santé en Libye. « Les personnes qui ont consacré leur existence à sauver la vie des autres ne devraient pas être en danger elles-mêmes », a souligné l’agence onusienne pour la santé.

Depuis le début des affrontements en avril, 37 attaques contre le personnel et les installations de santé ont été enregistrées, faisant un total de 11 morts, 33 blessés et 19 ambulances touchées directement ou indirectement, a précisé OCHA.

Après ces deux attaques, qui privent désormais des milliers de personnes d’accès aux services de base, l’UNICEF a rappelé que « les écoles et les hôpitaux devraient être des espaces protégés, où les enfants sont en sécurité même en temps de guerre ».

« Les services de base doivent être fournis aux nombreux civils innocents qui en ont désespérément besoin. Des milliers de vies sont en jeu », a, pour sa part, souligné Mme Böell-Yousfi. « Les parties au conflit doivent permettre et faciliter le passage rapide et sans entrave de secours humanitaires impartiaux, y compris de missions médicales », a ajouté la Coordinatrice humanitaire.

« L'impunité ne doit pas prévaloir », souligne l’envoyé de l’ONU en Libye

La communauté humanitaire en Libye continue d'appeler toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à mettre fin aux attaques contre les hôpitaux, les écoles et d'autres infrastructures et personnels civils. Un appel réitéré par le Représentant spécial et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL), Ghassan Salamé, lors de sa rencontre samedi, à Tunis, avec le Président du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez Serraj, en marge des funérailles du Président tunisien, Béji Caïd Essebsi.

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S’exprimant devant le Conseil de sécurité lundi, M. Salamé s’est dit particulièrement inquiet par le fait que le personnel et les établissements de santé soient constamment pris pour cibles en Libye. « L'impunité ne doit pas prévaloir, en particulier pour ceux qui attaquent les hôpitaux et les ambulances. La protection des civils et des travailleurs humanitaires nécessite des sanctions contre ceux qui commettent des crimes », a souligné le Représentant spécial.