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HCR : « Aucune personne secourue en Méditerranée ne devrait être renvoyée en Libye »

Des réfugiés et migrants africains attendent d'être secourus par le navire Sea Watch, au large de la Libye
© UNHCR/Hereward Holland
Des réfugiés et migrants africains attendent d'être secourus par le navire Sea Watch, au large de la Libye

HCR : « Aucune personne secourue en Méditerranée ne devrait être renvoyée en Libye »

Migrants et réfugiés

Au lendemain d’un nouveau naufrage meurtrier au large de la Libye, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a de nouveau appelé les gouvernements européens à rétablir les opérations de secours en mer Méditerranée.

Jusqu’à près de 150 réfugiés et migrants sont morts noyés jeudi dans le naufrage d’un bateau au large de la Libye. Des enfants et des femmes enceintes font partie des personnes disparues en mer.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, s’est dit peiné par cette tragédie.

« Si le bilan de 150 morts est confirmé, le naufrage d’hier sera la pire tragédie connue depuis mai 2017 », a déclaré vendredi Charlie Yaxley, porte-parole du HCR. Avant ce dernier naufrage, 669 décès avaient déjà été recensés en Méditerranée depuis le début de l’année.

Le bateau qui a fait naufrage était parti d’Al Khoms, en Libye, (à 120 kilomètres à l’est de la capitale Tripoli) avec entre 250 et 300 personnes à bord. Nombre d’entre eux avaient fuient l'Érythrée et le Soudan. L’embarcation en bois a chaviré à environ 10 kilomètres des côtes libyennes. Des pêcheurs locaux et les garde-côtes libyens ont sauvé près de 140 survivants qui ont reçu de l’aide du HCR.

Aucun bateau d’ONG se trouvait en mer jeudi au moment du naufrage. Le HCR a appelé à reconnaitre le rôle crucial des ONG dans les opérations de secours en mer. « Leurs efforts ne doivent être ni stigmatisés, ni interdits », a dit M. Yaxley, appelant également les navires des États membres de l'Union européenne (UE) à reprendre leurs opérations de secours en Méditerranée.

La Libye n'est pas un pays d'asile sûr

Le chef de l’ONU s’est dit préoccupé par les informations selon lesquelles de nombreuses victimes sauvées en mer par les garde-côtes libyens auraient été placées dans le centre de détention pour migrants de Tajoura.

84 des 87 survivants du naufrage ramenées à terre par les garde-côtes libyens ont été placées à Tajoura, a précisé le HCR.

Ce centre, situé à proximité d'un camp militaire, avait été touché par une frappe aérienne le 2 juillet. Plus de 50 personnes avaient été tuées. Avec les personnes secourues en mer jeudi, cela porte à plus de 300 le nombre de réfugiés et migrants détenus dans ce centre.

« C'est totalement inacceptable », a déclaré M. Yaxley, ajoutant que le HCR appelle à leur libération immédiate et ordonnée.

Le Secrétaire général de l’ONU a réaffirmé que « la Libye n'est pas un pays d'asile sûr et que les réfugiés doivent être traités avec dignité et respect et conformément au droit international ». Un avis partagé par le HCR qui estime qu’« aucune personne secourue en Méditerranée ne devrait être renvoyée en Libye ».