L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : « le cauchemar à Idlib ne cesse d’empirer » (ONU)

Au moins 59 civils ont été tués lundi dans une série d’attaques dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie
PAM
Au moins 59 civils ont été tués lundi dans une série d’attaques dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie

Syrie : « le cauchemar à Idlib ne cesse d’empirer » (ONU)

Paix et sécurité

Au moins 59 civils ont été tués lundi dans une série d’attaques dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

« Le cauchemar à Idlib ne cesse d’empirer », a déploré Mark Cutts, le Coordinateur humanitaire régional adjoint pour la crise syrienne, dans un communiqué publié le jour de l’attaque.

Les frappes aériennes qui ont touché le sud d’Idlib dans la matinée et la soirée de lundi, ont également blessé plus de 100 femmes, enfants et hommes dont un grand nombre de manière grave. « Nous avons assisté (…) à l’une des attaques les plus meurtrières perpétrées contre des zones civiles depuis le début de la recrudescence des combats, il y a presque trois mois », a dit M. Cutts.

La pire attaque a touché lundi matin un marché public populaire de Ma’arat al-Nu’man, qui a fait au moins 39 morts, dont huit femmes et cinq enfants. « Ce chiffre devrait encore augmenter à mesure que de nouveaux cadavres sont découverts », a précisé le Coordinateur humanitaire régional adjoint.

« Certains des cadavres ont été déchirés en morceaux ou incendiés. Beaucoup de victimes étaient des femmes et des enfants, certains d'entre eux ayant subi les blessures les plus horribles », a dénoncé M. Cutts.

Les secouristes ont œuvré toute la journée pour sortir les gens des décombres sous lesquels beaucoup d’entre eux restent piégés. La recherche des survivants se poursuivait alors que la nuit tombait sur Idlib.

« Des agents de santé et des travailleurs humanitaires dévoués et courageux font de leur mieux pour aider, avec le soutien des Nations Unies, mais dans cet environnement, personne n'est en sécurité », a souligné le haut responsable onusien, précisant qu’un secouriste et un employé d’un hôpital figurent parmi les personnes tuées.

Lundi soir, c’est un autre marché local, situé dans la ville de Saraqeb qui a été attaqué. Huit morts sont à déplorer, dont une femme et quatre enfants. Et à Alep, sept civils auraient perdu la vie après que leurs quartiers aient été frappés par des obus de mortier.

Lundi 22 juillet : l'une des journées les plus meurtrières depuis fin avril

Selon OCHA, la journée du 22 juillet a certainement été l'une des plus meurtrières depuis la fin du mois d’avril et marque une nouvelle escalade choquante dans le conflit qui ne cesse de s'aggraver dans le nord-ouest de la Syrie.

Les attaques de lundi se sont produits juste une semaine après l’attaque d’un autre marché public de la ville de Maar Shurin, dans la campagne d’Idlib, qui a coûté la vie à 12 civils et en a blessé 20 autres.

« Tout cela fait partie d'une vague de nouvelles attaques sur les infrastructures civiles vitales dans le nord-ouest de la Syrie au cours des derniers mois, y compris les établissements de santé, les écoles, les usines de traitement de l'eau et les boulangeries », a dit M. Cutts. Les Nations Unies ont documenté plus de quatre cents civils tués.

Pour le haut responsable onusien, « rien ne peut justifier de telles attaques contre des civils et des infrastructures civiles. De telles attaques doivent cesser immédiatement ».

Trois millions de civils sont piégés dans la région d'Idlib avec nulle part ailleurs où aller. Plus d'un million d'entre eux sont des enfants. « Ces personnes doivent être protégées. Le monde ne peut pas leur tourner le dos », a déclaré M. Cutts.

OCHA appelle une nouvelle fois les parties au conflit syrien à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils, et à protéger et à faciliter le travail de tous les travailleurs humanitaires.