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Jayathma Wickramanayake : « Les jeunes sont des partenaires pour la paix »

Jayathma Wickramanayake, L'Envoyée de l'ONU pour la jeunesse, devant le Conseil de sécurité (17 juillet 2019)
Photo : ONU/Loey Felipe
Jayathma Wickramanayake, L'Envoyée de l'ONU pour la jeunesse, devant le Conseil de sécurité (17 juillet 2019)

Jayathma Wickramanayake : « Les jeunes sont des partenaires pour la paix »

Paix et sécurité

L’envoyée de l’ONU pour la jeunesse a appelé mercredi les Etats membres à considérer les jeunes comme des partenaires pour la paix et pas seulement comme de bénéficiaires.

« Les jeunes se soucient de la paix », a déclaré Jayathma Wickramanayake, l’Envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, devant le Conseil de sécurité. « Cependant, les jeunes femmes et hommes souffrent toujours de stéréotypes, de mythes et de paniques politiques qui nuisent à leur libre arbitre et à la réalisation de leur potentiel de paix ».

Mme Wickramanayake a regretté que « malheureusement, contrairement à la réalité », le récit reste dominé par l’accent mis sur la petite minorité de jeunes attirés par l’extrémisme et la violence et alimenté par la victimisation des jeunes, en particulier des jeunes femmes.

« La principale conséquence de ces stéréotypes négatifs est qu’ils contribuent à la marginalisation et à la stigmatisation des jeunes en les considérant comme un problème à résoudre et une menace à contenir », a-t-elle dit.

Le monde compte aujourd’hui 1,8 milliard de jeunes dans le monde - « la plus grande génération de jeunes de tous les temps » - environ 90% d’entre eux vivent dans des pays en développement, où ils constituent une large proportion de la population. Avec un âge médian mondial de 29,7 ans, on estime que 408 millions de jeunes vivent aujourd'hui dans un contexte marqué par les conflits armés.

« Dans le monde entier, la jeune génération d’aujourd’hui est confrontée à d’énormes défis », a dit Mme Wickramanayake. Un jeune sur cinq n’a pas d’emploi, d’éducation ou de formation. Chaque année, des millions de filles deviennent mères alors qu'elles sont encore des enfants. Et les problèmes de santé mentale chez les jeunes sont en augmentation.

« Sans action pour lutter contre les inégalités, l'intolérance et l'urgence climatique à laquelle nous sommes tous confrontés, cette génération de jeunes pourrait faire face à des conséquences dévastatrices », a alerté l’Envoyée de l’ONU.

Mme Wickramanayake a appelé à impliquer les jeunes « pas seulement en tant que bénéficiaires, mais également en tant que partenaires égaux dans tous nos efforts, en particulier dans nos efforts pour prévenir les conflits et instaurer la paix ». Elle a appelé les gouvernements à défendre et à protéger les droits fondamentaux des jeunes, y compris leur liberté d'expression en ligne et hors ligne.

L’Envoyée de l’ONU a salué le fait que le Fonds de consolidation de la paix a alloué 37 millions de dollars depuis 2016 dans le cadre de son initiative de promotion de la jeunesse. Un fonds spécial dédié au soutien de projets favorisant l'inclusion et la participation des jeunes.

« Au Cameroun, sous la direction de jeunes bâtisseurs de la paix, plus de 600 jeunes médiateurs sont formés pour intensifier et soutenir les négociations au niveau communautaire », s’est-elle ainsi félicitée. « Néanmoins, nous sommes encore loin de répondre aux besoins des organisations et réseaux de jeunesse sur le terrain, qui opèrent souvent avec des ressources financières et autres minimes », a-t-elle toutefois nuancée.

Pour Mme Wickramanayake, l’instauration d’une paix durable n’est pas « une cause élitiste que les gouvernements, les politiciens, l’ONU et d’autres institutions peuvent ou doivent faire seuls »

« Une paix durable ne peut être réalisée aux dépens de l'inclusion sociale », a souligné l’Envoyée de l’ONU pour la jeunesse. « Nos efforts pour construire et consolider la paix doivent être démocratisés pour inclure les communautés les plus touchées ».