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Au Burkina Faso, certains progrès risquent d’être érodés par l’insécurité (ONU)

Au Burkina Faso, un membre du groupe NEERE tisse à la main un petit sac bleu en plastique dans le cadre d'une initiative visant à soutenir la création de revenus pour les femmes et les jeunes de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
ONU Environnement/Georgina Smith
Au Burkina Faso, un membre du groupe NEERE tisse à la main un petit sac bleu en plastique dans le cadre d'une initiative visant à soutenir la création de revenus pour les femmes et les jeunes de ce pays d'Afrique de l'Ouest.

Au Burkina Faso, certains progrès risquent d’être érodés par l’insécurité (ONU)

Aide humanitaire

L’insécurité au Burkina Faso a créé « une crise humanitaire sans précédent », a alerté lundi la plus haute responsable de l’ONU dans ce pays lors de l’ouverture du segment humanitaire du Conseil économique et social des Nations Unies à Genève.

« Nous observons une augmentation exponentielle des attaques par des groupes armés, et de la réponse militaire, et de l’impact sécuritaire dans le quotidien des gens », a déclaré la Coordinatrice résidente des Nations Unies au Burkina Faso, Metsi Makhetha, lors d’une réunion de l’ECOSOC consacrée à la collaboration entre les acteurs humanitaires, de paix et de développement.

Selon Mme Makhetha, les gains enregistrés en matière de développement risquent d’être érodés par cette insécurité croissante et la crise humanitaire.

« Des milliers de familles burkinabè déplacées dans les régions sahéliennes du Burkina Faso - le Nord, le Centre-Nord, et l’Est du pays - ont besoin d’aide humanitaire d’urgence, des abris, de la nourriture et des services de santé de base », a dit la haute responsable onusienne. Ces familles déplacées se trouvent actuellement dans des zones où les communautés d’accueil se remettent à peine de la sécheresse aigue qui a touché le Sahel en 2017 et en 2018.

« Les gens ont toujours besoin de semences et d’outils pour cultiver, d’écoles situées à une distance de de marche à pied raisonnable, et des accès à des points de distribution d’eau », a dit Mme Makhetha. « Ils ont également besoin d’être protégés physiquement des violences en cours et de voir leur liberté religieuse respectée, d’obtenir le droit à la justice pour les violences commises et beaucoup plus ».

Pour la coordinatrice de l’ONU, les préoccupations de base quotidiennes au Burkina Faso sont aujourd’hui intimement liées à la cohésion sociale et aux droits de l’homme dans ce contexte d’insécurité.

« Le Burkina Faso est l’un des pays où nous les Nations Unies, les partenaires humanitaires et de développement, et les acteurs de paix et des droits de l’homme, ensemble avec le gouvernement, peuvent empêcher la crise actuelle d’atteindre des niveaux incontrôlables », a dit Mme Makhetha, soulignant que ces partenaires travaillent déjà ensemble et créent des synergies.

La coordinatrice estime que des actions concertées avec tous les partenaires sont nécessaires d’urgence au Burkina Faso  pour empêcher la crise d’empirer dans les zones affectées, « mais aussi pour nous assurer que nous traitons les causes profondes des conflits tout en créant les conditions pour que le pays reste sur son chemin du développement ».