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Le virus Ebola fait une deuxième victime en Ouganda (OMS)

Surveillance de la maladie d'Ebola à la frontière entre la République démocratique Congo et l'Ouganda.
OMS/Matt Taylor
Surveillance de la maladie d'Ebola à la frontière entre la République démocratique Congo et l'Ouganda.

Le virus Ebola fait une deuxième victime en Ouganda (OMS)

Santé

Le virus Ebola a fait une deuxième victime dans l’ouest de l’Ouganda, selon le dernier bulletin épidémiologique du Bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.

« D’après les informations du Ministère de la santé de l’Ouganda, une deuxième personne parmi les trois qui ont été testées positives du virus d’Ebola est décédée », a confirmé le porte-parole de l’OMS à Genève, Tarik Jasarevic, lors d’un entretien accordé à ONU Info.

La personne décédée, âgée de 50 ans, est la grand-mère du garçon de 5 ans qui est mort dans la nuit de mardi à mercredi du même virus.

Les deux victimes avaient assisté avec d’autres membres de leur famille aux obsèques en République démocratique du Congo (RDC) d’une personne décédée d’Ebola. Toute la famille était rentrée en Ouganda, où le Ministère de la santé les avait placés en quarantaine après avoir diagnostiqué une contamination de deux enfants de 5 et 3 ans et de leur grand-mère de 50 ans.

« Pour cette épidémie de maladie à virus Ebola à Kasese, en Ouganda, il y a 3 cas confirmés avec 2 décès. Un cas suspect attend la confirmation du laboratoire », a ainsi précisé le Bureau régional de l’OMS. Au moins six autres personnes qui ont été en contact avec les victimes ont également été placées en observation à l’isolement.

Pour le Bureau régional de l’OMS, les autorités sanitaires congolaises de Beni ont identifié 12 cas suspects appartenant à la même famille et les ont placés en isolement aux fins de surveillance. Cependant, 6 des 12 cas suspects se sont échappés et sont passés en Ouganda.

Vaccination d'un agent de santé à Rwebisengo, en Ouganda.
Photo : OMS
Vaccination d'un agent de santé à Rwebisengo, en Ouganda.

Suivi et vaccination de tous les contacts

Sur les 6 personnes qui sont passées en Ouganda, 4 étaient des enfants et 2 adultes, 81 contacts à Kasindi et 40 à Mutwanga, régions limitrophes de l’Ouganda en RDC. Mais selon M. Jasarevic, ce sont une trentaine de personnes qui sont sur la liste pour le moment. « Le travail continue pour lister les personnes qui doivent être suivies. C’est vraiment un travail épidémiologique de suivre un peu les mouvements des gens », a-t-il ajouté.

Au total, ce sont exactement, vingt-sept contacts qui ont été identifiés jusqu’à présent. « Le groupe de travail de district, avec le soutien du groupe de travail national, a entamé la réponse à la vitesse supérieure et est en train d’élaborer un plan de réponse et un budget d’appui », a indiqué le Bureau régional de l’OMS, tout en rappelant que le Ministère ougandais de la santé et ses partenaires sont prêts à soutenir la réponse du district.

L’urgence pour les autorités sanitaires ougandaises et les équipes de l’OMS sur le terrain, c’est maintenant « d’agir très rapidement pour essayer d’identifier toutes les personnes dans cette zone qui ont pu être en contact avec les personnes infectées ». Il s’agit d’identifier cette liste des contacts, s’assurer que ces personnes sont vaccinées, suivies au cas où elles développeraient des symptômes. « Il faut s’assurer que ceux et celles qui ont pu être exposés sont identifiés, aussi vaccinés et observés pendant 21 jours », a fait valoir M. Jasarevic.

Toutes les personnes concernées, ainsi que le personnel de santé qui s’est occupé de leur cas, devaient recevoir d’ici la fin de semaine un nouveau vaccin visant à les protéger du virus. A cet égard, l’OMS a annoncé que 3.500 doses de vaccins vont y être acheminées. Selon l’agence onusienne, l’Ouganda a déjà vacciné près de 4.700 membres du personnel de santé avec ce vaccin expérimental.

Un patient souffrant d'Ebola dans un centre de traitement à Beni, dans l'Est de la République démocratique du Congo.
PAM/Marco Frattini
Un patient souffrant d'Ebola dans un centre de traitement à Beni, dans l'Est de la République démocratique du Congo.

Réunion d’urgence de l’OMS vendredi

L’Ouganda s’est placé en état d’alerte depuis le début de l’épidémie en août 2018 dans l’est de la RDC, où plus de 2.000 cas d’Ebola ont été enregistrés.

« L’Ouganda avait travaillé pendant des mois pour mettre en place un système de détection et de réponse rapide puisqu’on savait, dès le départ de cette épidémie dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), qu’il y avait un risque de transmission du virus dans les pays voisins », a souligné le porte-parole de l’OMS. L’agence onusienne basée à Genève espère que toutes ces mesures vont « contribuer à ce que l’épidémie ne se propage pas sur le sol ougandais ».

L’OMS tiendra vendredi 14 juin à Genève une réunion de son comité d’urgence sur l’épidémie d’Ebola en RDC qui s’est étendue à l’Ouganda voisine. Il s’agit de la troisième réunion du comité d’urgence de l’OMS depuis le début de l’épidémie en août dernier.

L’objectif est de déterminer si l’épidémie constitue « une urgence de santé publique de portée internationale », comme il l’avait fait en 2014 pour l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et « quelles recommandations devraient être formulées pour la gérer », a indiqué l’OMS dans une note envoyée aux médias. Mais la décision finale incombe toutefois au Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.