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Le Conseil de sécurité réclame aux belligérants des mesures pour éviter que des personnes ne disparaissent

Le Conseil de sécurité adopte une résolution sur les personnes disparues en temps de conflit le 11 juin 2019.
Photo : ONU/Manuel Elias
Le Conseil de sécurité adopte une résolution sur les personnes disparues en temps de conflit le 11 juin 2019.

Le Conseil de sécurité réclame aux belligérants des mesures pour éviter que des personnes ne disparaissent

Paix et sécurité

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi à l'unanimité une résolution dans laquelle il demande notamment aux parties à un conflit armé de prendre les mesures voulues pour empêcher que des personnes ne disparaissent du fait de ce conflit, en facilitant le regroupement des familles dispersées, et de permettre aux familles d’échanger des nouvelles.

Dans la résolution adoptée aujourd’hui, les membres du Conseil de sécurité réaffirment qu’ils condamnent fermement la pratique consistant à prendre délibérément pour cibles des civils.

Le Conseil demande aux parties à un conflit armé de rechercher activement les personnes disparues, de permettre le retour de leur dépouille, de faire la lumière sur le sort de ces personnes sans distinction préjudiciable, et de mettre en place des moyens d’action appropriés permettant de communiquer avec les familles quant au processus de recherche.

Les membres du Conseil demandent en outre aux parties à un conflit armé d’accorder la plus grande attention au cas des enfants portés disparus et demandent aux Etats de prendre des mesures pour s’assurer que les infractions liées à la disparition de personnes donnent lieu à des enquêtes et à des poursuites.

Une responsable humanitaire des Nations Unies, Reena Ghelani, a salué aujourd’hui l’adoption de cette résolution.

« Un nombre alarmant de personnes disparaissent en temps de conflit armé », a dit Mme Ghelani, la Directrice de la Division des opérations et du plaidoyer au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Elle s’exprimait au nom du chef de l’humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock.

Ces personnes disparues peuvent avoir été capturées par des parties belligérantes et détenues au secret dans des endroits où elles finiront par mourir. Elles peuvent être des victimes d'exécutions extrajudiciaires, leurs corps cachés dans des tombes anonymes.

« Parfois, ce ne sont que des civils fuyant la violence, des filles et des garçons séparés de leur famille, des personnes âgées ou des personnes handicapées qui ne peuvent pas fuir ou qui sont laissés pour compte », a noté Mme Ghelani devant les membres du Conseil. « Cela peut être des civils ou des combattants, tués lors de combats et dont les corps ont été éliminés ou pas gérés de manière appropriée ».

« Quelles que soient les circonstances, les familles des disparus sont dans un état de désespoir absolu, ignorant le sort et l’endroit où se trouvent leurs proches », a-t-elle ajouté.

Elle a noté qu’il n’y avait pas de chiffres complets sur les personnes disparues en temps conflit mais que s’agissant par exemple du conflit syrien plus de 10.000 cas de personnes disparues ont été ouverts par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Reena Ghelani a estimé qu’il fallait s’emparer de ce problème. « Pour le bien des personnes portées disparues actuellement et à l’avenir, et pour les familles qui souffrent tellement alors qu’elles attendent des nouvelles, il nous incombe à tous d’agir », a-t-elle conclu.