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La FAO salue la centaine de pays qui ont adhéré au traité de lutte contre la pêche illégale

Un bateau de pêche au large des côtes de la République dominicaine.
Photo FIDA/Franco Mattioli
Un bateau de pêche au large des côtes de la République dominicaine.

La FAO salue la centaine de pays qui ont adhéré au traité de lutte contre la pêche illégale

Développement durable (ODD)

La FAO a salué mardi la centaine de pays qui ont déjà adhéré, ou sont sur le point de le faire, à l'Accord relatif aux mesures du ressort de l'Etat du port (PSMA) qui permet de lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée.

Le PSMA, un traité international négocié par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), est entré en vigueur en 2016. Cet accord implique que les navires étrangers se soumettent à des contrôles dans n'importe quel port d'escale si les Etats portuaires le jugent nécessaires, et exigent que ces derniers partagent les informations liées aux violations observées.

« Aujourd'hui, je regarde cette salle et je vois une salle remplie avec bien plus de délégués qu'il y a deux ans », a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, alors qu'il s'exprimait à l'occasion de la deuxième réunion des parties à l'accord, réunies au Chili du 3 au 6 juin afin de discuter de la meilleure manière d'optimiser la mise en œuvre du traité.

L'accord renforce également les règles qui prévalaient déjà et selon lesquelles les pays doivent contrôler les activités de leurs propres flottes de pêche. Cet accord a été conçu avec l'idée de faire augmenter les coûts liés à la pêche illégale, non déclarée et non réglementée en rendant plus difficile la vente de poissons capturés illégalement.

Selon certaines estimations, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) représente près de 26 millions de tonnes de captures mondiales de poissons chaque année (ou près d'un tiers) et compromet les efforts visant à assurer des pêches durables grâce à des mesures de gestion efficaces des stocks de poissons à travers le monde. Actuellement, un tiers des stocks halieutiques mondiaux sont pêchés à des niveaux biologiquement non viables - un chiffre qui a triplé depuis la moitié des années 1970.

« L'une des principales conditions pour que le PSMA débouche sur de bons résultats est d'avoir un grand nombre de pays à y participer afin qu'ils puissent empêcher les navires de débarquer leurs prises illégales. Si un navire ne peut débarquer dans un pays, il le fera dans le pays voisin, » a précisé M. Graziano da Silva.

Actuellement, plus de la moitié des Etats côtiers de la planète sont parties au traité.

Réunion au Chili pour discuter de la mise en oeuvre du traité

Lors de ces quatre jours de réunion, il sera notamment question de s'accorder sur les règles de procédures liées aux aspects administratifs du PSMA mais aussi sur les protocoles techniques qui règlementeront la manière dont les parties partageront leurs informations ainsi que la meilleure manière de garantir des mécanismes de financement qui permettront aux pays en développement de mettre en œuvre les dispositions du traité.

M. Graziano da Silva a souligné que de nombreux pays ont volontiers accepté d'apporter leur soutien en vue de développer les capacités mondiales et de mettre en œuvre le PSMA, en particulier la Norvège qui a notamment aidé plusieurs pays en développement à participer à cette réunion. La FAO a dédié des ressources importantes de son propre budget en vue de favoriser la réussite du traité.

Les parties devraient également discuter des nombreuses questions liées à la mise en œuvre et à la révision du PSMA, prévue pour 2020.

Le travail des parties est essentiel en vue de protéger les ressources marines mondiales et de parvenir au développement durable. La pêche INN menace également des millions de moyens d'existence et perturbe les marchés de cette importante industrie mondiale et source de nutrition.

« Il s'agit d'une réunion importante pour la sécurité alimentaire au niveau mondial. D'ici 2050, la population mondiale aura besoin de plus de protéines sans gras saturés et c'est justement ce que les produits de l'océan ont à offrir » a déclaré José Ramon Valente, ministre chilien de l'Economie, du développement et du tourisme.

La Journée internationale contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée sera célébrée le 5 juin.