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Avec la détérioration de la situation au Yémen, de plus en plus de réfugiés somaliens rentrent chez eux (HCR)

Barei Dubad Ibrahim, réfugiée somalienne, avec son fils, au camp de réfugiés de Kharaz dans le gouvernorat de Lahej, au Yémen (photo d'archives).
Photo HCR/Shabia Mantoo
Barei Dubad Ibrahim, réfugiée somalienne, avec son fils, au camp de réfugiés de Kharaz dans le gouvernorat de Lahej, au Yémen (photo d'archives).

Avec la détérioration de la situation au Yémen, de plus en plus de réfugiés somaliens rentrent chez eux (HCR)

Migrants et réfugiés

Près de 4.300 réfugiés somaliens ont quitté le Yémen en guerre et sont maintenant rentrés chez eux depuis le lancement en 2017 du programme de retour spontané assisté.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), lors de la dernière opération de rapatriement, un bateau transportant 125 réfugiés somaliens a quitté Aden mercredi après-midi.

« Le navire est arrivé au port de Berbera en Somalie hier matin », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR lors d’un point de presse ce vendredi à Genève. 

A son bord il y avait des hommes, des femmes et des enfants rapatriés à temps pour la fête musulmane de l’Eid prévue la semaine prochaine, une fête marquant la fin du mois de jeûne du Ramadan.

Parmi les personnes qui sont rentrées chez elles cette semaine figurent même des Somaliens nés au Yémen de parents réfugiés et d’autres nés en Somalie qui se sont enfuis au Yémen dans l’espoir d’échapper au conflit et à l’insécurité.

Ces opérations de rapatriement sont facilitées par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés en coopération avec les partenaires humanitaires ainsi qu’avec les autorités yéménites et somaliennes. Ceux qui rentrent chez eux sont assistés par le HCR et ses partenaires, notamment l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Au Yémen, ils reçoivent une documentation, un transport et un soutien financier pour faciliter leur voyage, ainsi qu’une assistance au retour et à la réintégration.

« Le Yémen étant considéré comme la plus grande crise humanitaire au monde, avec des civils confrontés à des conditions mettant leur vie en danger, la situation des réfugiés, des demandeurs d’asile et des migrants s’est considérablement détériorée », a fait valoir M. Baloch. Rien que ce mois-ci, des réfugiés somaliens figuraient parmi les personnes blessées lorsque des raids ont frappé Sanaa, la capitale du Yémen.

Plus de 250.000 réfugiés somaliens au Yémen

Outre les dangers posés par le conflit, de nombreux réfugiés doivent faire face à des difficultés croissantes, notamment un accès insuffisant aux services de base. « Les réfugiés ont du mal à couvrir leurs besoins essentiels et à subvenir à leurs besoins, compte tenu du travail limité et des opportunités économiques », a précisé le porte-parole du HCR.

En conséquence, un nombre important de réfugiés ont sollicité l’aide du HCR pour rentrer chez eux, invoquant des problèmes d’insécurité et un accès limité aux services. Trente-trois départs organisés ont déjà eu lieu du Yémen à destination de la Somalie depuis le lancement du programme de rapatriement volontaire en 2017.

A noter que les réfugiés somaliens représentent 90% de la population de réfugiés et de demandeurs d’asile du Yémen, soit environ 250.000 personnes.

Des mouvements de réfugiés de la Somalie vers le Yémen ont lieu depuis les années 1980. Ils ont continué après le déclenchement de la guerre civile en Somalie. Beaucoup ont fui la violence généralisée, la peur et la persécution, en plus des conséquences de la sécheresse et du manque de moyens de subsistance.

Pays hôte de longue date pour les réfugiés et seul pays de la péninsule arabique à avoir signé la Convention sur les réfugiés et son protocole additionnel, le Yémen a donc naturellement abrité la troisième plus grande population de réfugiés somaliens au monde.

Mais avec la prolongation du conflit, le HCR, les autorités nationales yéménites et les partenaires humanitaires se heurtent désormais à d’importants problèmes pour assurer la sécurité, l’aide humanitaire et l’accès aux services essentiels à la survie des réfugiés et des demandeurs d’asile dans le pays.