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Iraq : l’ONU regrette que les partis politiques refusent de faire des compromis

Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour l'Iraq, devant le Conseil de sécurité.
Photo : ONU/Cia Pak
Jeanine Hennis-Plasschaert, Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour l'Iraq, devant le Conseil de sécurité.

Iraq : l’ONU regrette que les partis politiques refusent de faire des compromis

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée mardi à la situation en Iraq, la Représentante spéciale du Secrétaire général dans ce pays, Jeanine Hennis-Plasschaert, a regretté l’impasse due au refus des partis politiques de faire des compromis.

« Les luttes politiques internes actuelles constituent un obstacle coûteux. Un an après les élections nationales, il n’y a toujours pas de nominations ministérielles aux postes clefs : Intérieur, Défense, Justice et Éducation. Les partis politiques ne se sont pas encore montrés disposés à faire des compromis », a expliqué Mme Hennis-Plasschaert aux membres du Conseil.

Elle a toutefois noté avec satisfaction qu’après 218 jours de négociations, un accord a été signé le 5 mai sur la formation d’un nouveau gouvernement régional du Kurdistan.

De manière générale, l’envoyée de l’ONU a rappelé que les autorités et les institutions iraquiennes continuaient de faire face à des problèmes profondément enracinés, « empêchant souvent le gouvernement de répondre rapidement et énergiquement à des besoins urgents tels que la reconstruction, le développement et la sécurité ».

S’agissant du fléau de la corruption, elle a noté que celui-ci était « omniprésent à tous les niveaux en Iraq » mais elle s’est dit toutefois encouragée par la volonté du gouvernement d’agir en la matière.

Selon elle, « l’Iraq ne peut réaliser tout son potentiel qu’avec la participation politique, sociale et économique active des femmes et des jeunes ». A ce titre, elle a regretté que l’Iraq n’ait toujours pas nommé de femme ministre.

Par ailleurs, elle s’est félicitée des efforts du gouvernement pour réformer le secteur de la sécurité et du fait que la ‘green zone’ dans la capitale Bagdad n’existera bientôt plus.

Quant aux besoins humanitaires, l’envoyée de l’ONU a noté qu’ils restaient importants. « De nombreux citoyens déplacés continuent de faire face à des obstacles sérieux pour retourner chez eux », a-t-elle souligné.

Dans ce contexte, Mme Hennis-Plasschaert a rappelé la détermination des Nations Unies à continuer d’assister les Iraquiens.

Le Conseil de sécurité a adopté mardi à l’unanimité une résolution dans laquelle il décide de proroger le mandat de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) jusqu’au 31 mai 2020.

La mission est chargée notamment d’accorder la priorité à la fourniture de conseils, d’un appui et d’une assistance au gouvernement et au peuple iraquiens « de manière à favoriser un dialogue politique inclusif et la réconciliation aux niveaux national et local ».