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La Libye est sur le point de sombrer dans une guerre civile (ONU)

Ghassan Salamé, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, devant le Conseil de sécurité le 21 mai 2019.
Photo : ONU/Loey Felipe
Ghassan Salamé, Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, devant le Conseil de sécurité le 21 mai 2019.

La Libye est sur le point de sombrer dans une guerre civile (ONU)

Paix et sécurité

Quarante-huit jours après le début de l’attaque sur Tripoli par les forces du maréchal Haftar, il y a déjà trop de morts et de destructions, a prévenu mardi l’envoyé de l’ONU en Libye devant les membres du Conseil de sécurité.

Selon le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU dans le pays, Ghassan Salamé, « la Libye est sur le point de sombrer dans une guerre civile qui pourrait mener à une fracture permanente ».

« Il faudra des années pour réparer les dégâts déjà causés, et cela seulement si la guerre cesse maintenant », a dit le Représentant spécial.

Ghassan Salamé a rappelé que les conséquences et les risques du conflit sont déjà douloureusement ressentis par le peuple libyen. Depuis le début des combats, 460 Libyens, dont 29 civils, ont été tués, plus de 2.400 ont été blessés, et plus de 75.000 personnes ont été déplacées.

Déjà désastreuses avant le conflit, les conditions des migrants et des réfugiés en Libye n’ont fait que s'aggraver. Près de 3.400 d’entre eux sont bloqués dans des centres de détention exposés aux combats ou à proximité.

« Je ne suis pas Cassandre, mais la violence à la périphérie de Tripoli n'est que le début d'une longue et sanglante guerre sur la rive sud de la Méditerranée, mettant en péril la sécurité des voisins immédiats de la Libye et de la région plus large de la Méditerranée », a prévenu Ghassan Salamé.

Le Représentant spécial a indiqué que le vide sécuritaire créé par le retrait d’un grand nombre des troupes du maréchal Haftar du sud du pays, associé à la focalisation des forces occidentales sur la défense de Tripoli, est déjà exploité par Daech et Al-Qaïda.

« Dans le sud de la Libye, les drapeaux noirs de Daech apparaissent et je suis consterné d’annoncer que depuis le 4 avril, il y a eu quatre attaques distinctes de Daech : deux attaques à Ghodwa, une à Sebha et il y a quelques jours à Zella », a-t-il précisé.

Ghassan Salamé a appelé le Conseil de sécurité à prendre ses responsabilités en exhortant les parties libyennes à s’engager dans une cessation complète des hostilités et à revenir dans le processus politique inclusif mené par l’ONU.