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Au Mozambique, la santé des femmes et des filles au cœur de la réponse humanitaire de l’ONU

Des femmes et leurs bébés déplacés par le cyclone Idai dans la ville de Beira, au Mozambique
OCHA/Rita Maingi
Des femmes et leurs bébés déplacés par le cyclone Idai dans la ville de Beira, au Mozambique

Au Mozambique, la santé des femmes et des filles au cœur de la réponse humanitaire de l’ONU

Femmes

Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) est mobilisé au Mozambique pour assurer la santé et la sécurité des femmes et filles devenues plus vulnérables après le passage des cyclones Idai et Kenneth.

Comme dans beaucoup d’autres pays, le 1er mai est la fête du travail au Mozambique. « C’est un jour férié, mais pas pour ces volontaires communautaires », souligne mercredi sur Twitter, Andrea Wojnar, la Directrice de l’UNFPA dans ce pays d’Afrique australe.

Ce 1er mai, l’UNFPA - l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive - forme plusieurs Mozambicaines et Mozambicains de la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays, au travail de recensement et de recueil de données. Objectif : identifier les femmes et les filles enceintes ainsi que les personnes vulnérables qui ont trouvé refuge dans des abris temporaires après le passage du cyclone Kenneth. Ce recensement doit permettre de « mieux cibler l’aide aux victimes du cyclone », précise Mme Wojnar.

Le nord du Mozambique a été frappé jeudi par Kenneth, le second cyclone après Idai à avoir touché le pays en l’espace de six semaines. En date du 30 avril, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a dénombré 38 personnes mortes et 35.000 maisons détruites après le passage de ce second cyclone.

Dans la province de Cabo Delgado, l’hôpital de Macomia a été sévèrement endommagé par le cyclone Kenneth. « Le Ministère de la santé mozambicain, avec l’aide de Médecins sans frontières, a établi un hôpital de campagne pour assurer la continuité des services de santé pour la population locale, y compris pour les femmes enceintes », rapporte OCHA sur Twitter.

Les femmes et les filles sont plus vulnérables aux violences sexuelles

La santé et la sécurité des femmes et filles est la principale préoccupation de l’UNFPA au Mozambique après le passage des cyclones Idai et Kenneth. Sans maisons, sans soins et sans ressources, les femmes et filles mozambicaines sont de plus en plus vulnérables face aux risques de maladies et de violences sexuelles.

Dans le cadre de sa réponse humanitaire au cyclone Idai, le bureau de l’UNFPA au Mozambique a établi un total de 14 tentes multifonctionnelles fournissant des soins de santé sexuelle et reproductive, notamment de maternité, explique Julitta Onabanjo, la Directrice de l’agence onusienne pour l’Afrique de l’est et australe, sur Twitter.

L’UNFPA a également contribué à l’établissement de 10 tentes servant « d’espaces sûrs pour les femmes » et de sept autres tentes proposant des services de protection. « Un appui similaire est nécessaire pour les (femmes) impactées par le cyclone Kenneth », souligne Mme Onabanjo qui appelle la communauté internationale et le public à contribuer financièrement au travail de son agence.

Au Mozambique, l’UNFPA a également ouvert plusieurs espaces sûrs réservés aux femmes notamment dans plusieurs abris de la ville de Beira. C’est notamment le cas au centre d’hébergement Samora Machel, où les femmes et filles mozambicaines touchées par Idai peuvent s’y retrouver et discuter entre elles de leurs problèmes, notamment de violences sexuelles, explique l’agence onusienne.

Dans le centre d’accueil de Peakock, à Beira, l’UNFPA vient en aide aux femmes et filles vulnérables, notamment celles enceintes. L’agence onusienne y organise des séances d’information sur la santé reproductive et sexuelle et a mis en place un dispensaire proposant des services de prise en charge et de protection des femmes victimes de violence.

Laura Brito, 34 ans, a survécu au cyclone Idai. Aujourd’hui, cette mère de trois enfants est volontaire d’UNFPA au centre de Peacock et aide d’autres femmes mozambicaines en détresse. « Être une femme qui parle à d’autres femmes donne plus de force », explique Laura qui mène des discussions de groupe avec des femmes et des filles en quête d’aide. Ensemble, elles discutent de leurs problèmes quotidiens de santé et de sécurité qui ont été accentués par les deux cyclones.

« Je n’avais jamais parlé auparavant de cette façon avec des femmes enceintes », explique Laura. La jeune femme a depuis gagné en confiance et est plus à l’aise dans ses échanges avec les autres femmes souvent très jeunes. « C’est comme si je parlais avec ma propre fille », dit-elle.

Dans le centre de Peacock, l’UNFPA distribue aux femmes et aux filles des « kits de dignité ». Ces derniers contiennent des produits d’hygiène essentiels, notamment du savon, du dentifrice, des sous-vêtements, du savon à lessive, des serviettes hygiéniques et un sifflet de sécurité. L’agence fournir également des préservatifs aux jeune femmes.

Laura accompagne les femmes enceintes et aide celles victimes de violences. Elle leur fournit des soins de santé et surtout du réconfort « pour qu’elles ne perdent pas espoir ».