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Attentats au Sri Lanka : l’ONU appelle à ne pas relayer de « fake news » sur les médias sociaux

Jayathma Wickramanayake, l'Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Jayathma Wickramanayake, l'Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse.

Attentats au Sri Lanka : l’ONU appelle à ne pas relayer de « fake news » sur les médias sociaux

Paix et sécurité

L’envoyée de l’ONU pour la jeunesse a appelé à ne pas relayer des infox (fake news) sur les médias sociaux après les attaques terroristes au Sri Lanka et à ne pas céder aux discours de haine dans ce pays qui fut déchiré par 25 ans de guerre civile.

Une série d’attaques perpétrées dimanche matin contre des églises et des hôtels de cette île d’Asie du Sud a fait au moins 290 morts et plus de 500 blessés.

« Dans des moments comme ceux-ci, il est facile et normal de se sentir ému, de se sentir en colère, triste, mais s’il vous plait souvenez-vous que c'est le moment d'être extrêmement intelligent, vigilant, pacifique et uni », a déclaré Jayathma Wickramanayake, l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse dans un message vidéo publié sur Twitter.

« Lorsque vous recevez des informations via les médias sociaux, merci de les vérifier les avant de les partager. Cela pourrait très bien être des fake news », a dit Mme Wickramanayake qui est ressortissante du Sri Lanka. Elle a appelé à vérifier les informations et leurs sources avant de les partager sur les médias sociaux. « Ne faites pas de suppositions, ne dites pas et ne faites pas la promotion de choses qui pourraient accroître les violences contre un groupe ethnique ou religieux », a-t-elle ajouté.

Des attaques qui rappellent la période sombre de la guerre civile

Le Sri Lanka n’avait pas connu de telles violences depuis la fin de la guerre civile (1983-2009) il y a un peu moins de 10 ans. Ce conflit meurtrier avait opposé les séparatistes tamouls au gouvernement pendant 25 ans.

« Lorsque j’ai appris les attaques, j’ai tout de suite pensé à la période du conflit lorsqu’il y avait tant d’attaques suicides », a dit Jayathma Wickramanayake. « Nous avions peur d’aller à l’école, de sortir dehors, de prendre le bus et de tels incidents peuvent être très traumatisants en particulier dans une société post-conflit comme la nôtre », a-t-elle rappelé à l’attention de ses compatriotes.

« Alors que (ces attaques) rappellent ces souvenirs, la peur et la méfiance, essayez d’être rationnel et logique et demandez de l’aide si vous en avez besoin », a dit l’envoyée onusienne. « Notre pays a traversé tellement de choses en si peu de temps. Nous sommes une nation si résiliente, nous allons nous en sortir ».

Face à ce regain de violences, l’ONU appelle les Sri Lankais à laisser les autorités faire leur travail. « Dans des moments comme ceux-ci, n’essayez pas de prendre les choses en mains pour vous venger », a prévenu Jayathma Wickramanayake.

« C’est une grosse perte pour beaucoup d’entre nous – les gens sont directement et indirectement affectés. Nous sommes tous frustrés, nous sommes tous en colère, mais cela peut biaiser notre jugement », a-t-elle ajouté.

Le Conseil de sécurité et la Présidente de l'Assemblée générale appellent à combattre le terrorisme

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné avec la plus grande fermeté la série d'attentats terroristes « odieux et lâches » au Sri Lanka.

Dans une déclaration publiée au lendemain des attaques, les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue l'une des menaces les plus graves pour la paix et la sécurité internationales.

Les membres du Conseil ont souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs, organisateurs, financiers et commanditaires de ces actes de terrorisme répréhensibles et ont exhorté tous les États à coopérer activement avec le gouvernement sri-lankais et toutes les autres autorités concernées à cet égard. Ils ont réaffirmé que tout acte de terrorisme est « criminel et injustifiable », quels qu'en soient les motifs, le lieu, le moment et les auteurs.

Choquée et consternée par ces attentats, la Présidente de l'Assemblée générale des Nations Unies, María Fernanda Espinosa, a déclaré que le 21 avril était un « autre jour sombre pour l'humanité » et « les auteurs de ces actes insensés de violence et de mal doivent être tenus responsables ».

« Rien ne justifie le terrorisme et que le monde doit s'unir pour le combattre une fois pour toutes », a-t-elle ajouté .