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Libye : « Il est encore temps d’éviter le pire », souligne António Guterres

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, répond à des questions de journalistes au siège de l'ONU.
Photo : ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, répond à des questions de journalistes au siège de l'ONU.

Libye : « Il est encore temps d’éviter le pire », souligne António Guterres

Paix et sécurité

A l’issue de consultations du Conseil de sécurité consacrées à la Libye, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a indiqué mercredi soir que les Nations Unies feront tout pour soutenir les efforts visant à trouver une solution politique aux affrontements en cours dans le pays d’Afrique du Nord.

Vendredi dernier, le chef de l’ONU avait quitté la Libye « profondément inquiet » et le « cœur lourd » face à la possibilité d'un grave affrontement à Tripoli et dans ses environs. « Malheureusement, jusqu'à présent, ce sentiment a été entièrement confirmé », a reconnu M. Guterres lors d’un point de presse au siège de l’ONU à New York.

Lors de sa visite en Libye, M. Guterres avait rencontré Khalifa Haftar, l’homme fort de l’est du pays a la tête de l’Armée nationale libyenne (ANL) ainsi que Fayez al-Sarraj qui dirige le gouvernement d'unité nationale libyen reconnu par l’ONU.

« Il est évident que mon appel pour qu'une offensive ne soit pas lancée et que les hostilités cessent n'a pas été entendu », a reconnu le Secrétaire général, en réponse à une question d’un journaliste.

« Mais il est encore temps d'arrêter », a déclaré le chef de l'ONU « Il est encore temps qu'un cessez-le-feu ait lieu, qu'une cessation des hostilités ait lieu et que l'on évite le pire, qui serait une bataille dramatique et sanglante pour Tripoli. Il est encore temps de reconnaître qu'il n'y a pas de solution militaire », a-t-il martelé devant les journalistes.

Pour M. Guterres, la situation en Libye est « très dangereuse » et « il est clair que nous devons absolument l'arrêter ». Il a rappelé que seules des solutions politiques peuvent mettre fin aux affrontements en Libye. « Il est très clair pour moi que nous devons relancer un dialogue politique sérieux et une négociation politique sérieuse, mais il est évident que cela ne peut se faire sans arrêter complètement les hostilités », a-t-il dit.

« J'espère qu'il est encore temps de permettre la poursuite d'un processus politique », a dit le chef de l’ONU, saluant le travail « courageusement accompli » sur le terrain par son Représentant spécial dans le pays, Ghassan Salamé. « De mon côté, et en utilisant nos bons offices, nous ferons tout pour soutenir ces efforts », a-t-il dit.

Le Secrétaire général s’est dit particulièrement préoccupé par la « terrible situation » des migrants et des réfugiés piégés en Libye.

« Je suis heureux que le HCR [le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés] ait pu évacuer les camps de détention, mais il y a de terribles préoccupations non seulement en ce qui concerne la vie des Libyens, mais aussi des migrants et des réfugiés (…) et d'autres étrangers » à Tripoli, a-t-il dit,

Pour M. Guterres, le drame et les dangers que courent les migrants et les réfugiés en Libye sont une « raison de plus » pour mettre fin aux combats.