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Grands lacs d’Afrique : le développement durable est crucial pour une paix pérenne (envoyé de l'ONU)

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands lacs d'Afrique, Huang Xia, arrive à Nairobi pour prendre ses fonctions, le mardi 2 avril 2019.
@un_greatlakes/Aaron Kakunza
L'Envoyé spécial de l'ONU pour la région des Grands lacs d'Afrique, Huang Xia, arrive à Nairobi pour prendre ses fonctions, le mardi 2 avril 2019.

Grands lacs d’Afrique : le développement durable est crucial pour une paix pérenne (envoyé de l'ONU)

Paix et sécurité

Pour le nouvel Envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands lacs en Afrique, les récentes évolutions positives dans la région, allant de la passation du pouvoir pacifique en République démocratique du Congo (RDC) aux accords de paix en République centrafricaine (RCA) et au Soudan du Sud, sont des développements « très encourageants ».

« Ces élans, si on arrive à les renforcer, seront utiles et efficaces pour assurer une pérennisation de la paix et de la sécurité dans la sous-région », a affirmé Juang Xia, lors d’un entretien avec ONU Info, à l'occasion de sa prise de fonction le 2 avril.

Selon lui, la paix et la sécurité constituent « les conditions sine qua non » permettant aux pays de la sous-région de s’engager dans un processus de développement économique et social « ambitieux, durable et inclusif » qui apporte des bénéfices aux populations.

M. Xia estime que la communauté internationale, c'est-à-dire les organisations panafricaines, sous-régionales et les Nations Unies, est appelée à accompagner ces pays à s’engager résolument dans ce processus de développement ambitieux

« En définitif, la solution finale de tous les problèmes qui se posent pour tous les pays de cette sous-région réside dans un processus de développement inclusif et durable qui pourrait assurer une prospérité partagée par tous les pays de la sous-région, et c’est à nous d’encourager ces élans positifs », a-t-il souligné.

Il s’est dit encouragé par l’appel « à construire des ponts » qui a été lancé par le nouveau Président congolais Félix Tshisekedi  lors de sa récente tournée régionale. « Quand il dit ‘il faut construire des ponts au lieu de construire des murs’, si cet esprit de consultation, de concertation pour parvenir à des consensus, si cette culture est partagée par tous les pays de la sous-région, il y aura un élan plus favorable pour le développement tous les pays de la sous-région », a encouragé M. Xia.

La réinsertion, volet clef de la réponse aux groupes armés

Le développement socio-économique est également la clef pour mettre fin aux situations d’insécurité et d’instabilité qui règnent dans la partie orientale de la RDC.

La solution à tous les problèmes qui se posent pour les pays de cette sous-région réside dans un processus de développement inclusif et durable

S’il importe de mener à bien les programmes de démilitarisation et de démobilisation des groupes armés dans cette zone, c’est la réinsertion qui permettra de résoudre définitivement le problème des groupes armés, souligne l’Envoyé pour la région des grands lacs.

« Pour y parvenir il faut développer l’éducation, la formation professionnelle, pour que ces gens trouvent une occupation réelle pour retourner dans la société », a-t-il dit. 

Partager les bénéfices des ressources naturelles

« Quand ont voit la quantité et la qualité de cette richesse, et quand on voit l’état dans lequel se trouve le développement socio-économique, le contraste est quand même frappant », a jugé Juang Xia.

La communauté internationale, les organisations sous-régionales et tous les pays concernés sont appelés à travailler ensemble pour mettre au point une approche qui permette une mise en valeur rationnelle des ressources naturelles pour qu’elle soit vraiment bénéfique au développement socio-économique de ces pays. « C’est une obligation », a-t-il estimé.

« En Chine on dit souvent que les femmes portent sur leurs épaules la moitié du ciel, et donc la parité hommes-femmes est un impératif absolu », a affirmé M. Xia. Le rôle des femmes est « indispensable » dans le processus qui va mener à une stabilité pérenne dans la région des Grands lacs.

Une fois les pays de la sous-région engagés dans un processus de développement ambitieux, les femmes sont appelées à jouer leur rôle et participer activement de manière active et inclusive.

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