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António Guterres défend le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord comme une région d'opportunité

Le Secrétaire général, António Guterres, s'exprime lors du Forum économique mondial dans la région de la mer Morte, en Jordanie le 6 avril, 2019.
Photo ONU/Mohammad Abu Ghoush
Le Secrétaire général, António Guterres, s'exprime lors du Forum économique mondial dans la région de la mer Morte, en Jordanie le 6 avril, 2019.

António Guterres défend le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord comme une région d'opportunité

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l'ONU s'est dit samedi « convaincu qu'il est crucial de considérer le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord non seulement comme une zone de conflit, mais aussi comme une région d'opportunités ». António Guterres a pris la parole lors d'une réunion du Forum économique mondial qui se tient dans la région de la mer Morte, en Jordanie.  

Selon le chef de l'ONU, avec des approches intelligentes et le soutien de la communauté internationale, il est possible de « libérer un dynamisme et une capacité remarquables » dans cette région.

Il a déclaré que « l'autonomisation des femmes est essentielle » et a souligné une étude récente selon laquelle la réalisation d'une parité complète et réelle entre les sexes permettrait d'accroître le produit intérieur brut de la région de 2,7 billions de dollars d'ici 2025.

L'autonomisation des femmes est essentielle - António Guterres 

António Guterres a ensuite mis l'accent sur certaines mesures, notamment une nouvelle législation sur la violence domestique, de nouvelles sanctions pour harcèlement sexuel, la suppression des restrictions à la participation des femmes au marché du travail et une représentation accrue des femmes au parlement et dans la prise de décision. 

Dans le monde arabe, les deux tiers de la population ont moins de 30 ans, chiffre le plus élevé jamais enregistré dans ces pays.

En ce qui concerne les jeunes, le chef de l'ONU a déclaré que la région devrait faire de même que la Jordanie et autonomiser ses jeunes. 
Selon lui, cela nécessite des investissements massifs dans l'éducation, les compétences et la participation.

Plaidoyder pour la paix 

S'exprimant sur la paix dans la région, le Secrétaire général a déclaré que « la Jordanie reste un pilier essentiel de la stabilité régionale » et « un contributeur majeur aux forces de maintien de la paix de l'ONU, avec des centaines de soldats et d'officiers de police, une contribution généreuse et vitale ».

« C'est vraiment un moment critique pour la région » et les Nations Unies développent une  « vague de diplomatie de la paix  » pour résoudre le problème des conflits et de l'instabilité, a déclaré António Guterres.

Il a donné quelques exemples de progrès, tels que les élections en Tunisie et une rencontre avec le grand imam de la mosquée Al-Alzhar en Égypte, sur la tolérance, le respect mutuel et la lutte contre la haine sous toutes ses formes.

Hommage à la Jordanie

Remerciant leurs majestés le Roi Abdallah II et la Reine Rania Al Abdallah pour avoir accueilli la réunion, António Guterres a rappelé les moments où il avait travaillé avec eux en tant que Premier Ministre du Portugal et Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. 

Le Secrétaire général a déclaré que le Roi Abdallah II « a toujours été un défenseur de la paix », « une voix pour la coexistence interreligieuse et le respect mutuel » et « un allié des personnes dans le besoin ».

Le chef de l'ONU a également déclaré que  « la Jordanie a fait preuve d'une générosité exceptionnelle envers les personnes fuyant les conflits et les bouleversements en Palestine, en Syrie et ailleurs, avec un impact énorme sur l'économie et la société » du pays.

Le Secrétaire générafl des Nations Unies, António Guterres, rencontre des écoliers de l'UNRWA dans le camp de Baqa’a pour les réfugiés de Palestine en Jordanie, le 6 avril 2019.
UNRWA
Le Secrétaire générafl des Nations Unies, António Guterres, rencontre des écoliers de l'UNRWA dans le camp de Baqa’a pour les réfugiés de Palestine en Jordanie, le 6 avril 2019.

Pour António Guterres, la Jordanie est également un pays qui offre de grandes opportunités d'investissement pour le secteur privé.

Le représentant a donné l'exemple de l'époque où il était Haut-Commissaire et a décidé de créer un centre mondial d'information et de technologie. António Guterres a déclaré qu'ils ont choisi le pays en fonction du coût, de la qualité des travailleurs, des niveaux de culture numérique et de l'infrastructure. Les résultats sont extraordinaires », a-t-il dit.

Changement climatique 

Le Secrétaire général a également parlé du changement climatique, affirmant que « c'est le risque le plus systémique » auquel le monde est confronté. António Guterres a déclaré que le problème « va plus vite que les efforts pour y faire face» et que, des incendies en Californie aux inondations au Mozambique, l'impact dramatique des événements climatiques extrêmes dans le monde peut être constaté.

Il a rappelé que le Moyen-Orient sera confronté à certains des pires impacts, avec la diminution des ressources en eau et la désertification, ce qui réduira la superficie des terres arables et augmentera la dépendance vis-à-vis des importations alimentaires.

Il est temps de faire preuve de plus d'urgence et d'ambition, non seulement pour faire face à ce stress, mais aussi pour récolter les fruits de l'action climatique - António Guterres

Pour António Guterres, « il est temps de faire preuve de plus d'urgence et d'ambition, non seulement pour faire face à ce stress, mais aussi pour récolter les fruits de l'action climatique. »

Le Secrétaire général organise un Sommet sur l'action pour le climat à New York le 23 septembre. Le message qu'il a envoyé était : « Ne venez pas avec un discours, venez avec un plan. »

António Guterres a également parlé de la mondialisation et du progrès technologique, affirmant qu'ils « ont conduit à des avancées remarquables, mais qu'ils ont également généré des inégalités accrues et des risques de perturbation sur les marchés du travail. »

Selon lui, « de nombreuses personnes, secteurs et régions ont le sentiment d'être laissés pour compte » et « cela a contribué à réduire la confiance dans l'establishment politique et à accroître le populisme. »

Pour le chef de l'ONU, un objectif majeur reste la réalisation des « Objectifs de développement durable pour une mondialisation juste et équitable qui fonctionne pour tous ».