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Au Sommet de la Ligue arabe, Guterres réaffirme les liens étroits entre l'ONU et les peuples du monde arabe

Le Secrétaire général des Nations Unies prononce son allocution au Sommet de la Ligue des États arabes, à Tunis, le 31 mars 2019.
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Le Secrétaire général des Nations Unies prononce son allocution au Sommet de la Ligue des États arabes, à Tunis, le 31 mars 2019.

Au Sommet de la Ligue arabe, Guterres réaffirme les liens étroits entre l'ONU et les peuples du monde arabe

Paix et sécurité

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a reconnu l'importance cruciale de la région sur la scène internationale et a appelé à une coopération encore plus étroite entre l'ONU et les États arabes lors du Sommet de la Ligue des États arabes, qui s'est tenu dimanche à Tunis, Tunisie.

« L'Afrique du Nord et le Moyen-Orient sont le foyer d'un dynamisme et d'un potentiel remarquables. C'est une région qui s'efforce depuis longtemps de construire la paix et la prospérité.  Je crois qu'il est vital pour cette région d'assumer ce destin », a-t-il déclaré devant les dirigeants politiques des 22 États membres de la Ligue. « L'ONU n'a pas d'autre objectif que de soutenir ces aspirations dans un esprit de solidarité et d'unité ».

L'ONU n'a pas d'autre objectif que de soutenir ces aspirations de construire la paix et la prospérité, dans un esprit de solidarité et d'unité.

Citant les nombreuses contributions apportées par le monde arabe à la civilisation mondiale tout au long de l'histoire, « de l’art à l’architecture, de la médecine aux mathématiques, et de la philosophie à l’astronomie », M. Guterres a  exprimé son admiration pour « l’hospitalité remarquable » dont font preuve de nombreux pays arabes « pour accueillir de nombreux réfugiés dans un contexte où, malheureusement, de nombreuses autres frontières[se] referment ».

Une vision régionale fondée sur la coopération, le respect et l'intérêt mutuel 

Le Secrétaire général a évoqué les « vents turbulents » qui frappent la région, évoquant les guerres au Yémen et en Syrie, la « montée et la chute de Daesh » et le « déni persistant du droit du peuple palestinien à l'autodétermination ».

« J'en appelle vivement à l'unité du monde arabe en tant que condition fondamentale de la paix et de la prospérité dans la région, afin d’éviter de laisser la région vulnérable aux ingérences de parties étrangères ayant des effets déstabilisateurs », a-t-il dit, appelant à une vision régionale fondée sur « la coopération, le respect et l'intérêt mutuel ».

M. Guterres a mentionné la nécessité de « défaire le nœud gordien de l'insécurité, de ne laisser aucune place au sectarisme et d'instaurer la paix, la stabilité et la gouvernance efficace et réactive que les populations de la région méritent ».

Il a également souligné la nécessité « de créer des emplois et des opportunités économiques, de défendre les droits de l'homme pour tous, de promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et de promouvoir l'état de droit, la diversité, les libertés fondamentales et les valeurs démocratiques ».

Quatre situations prioritaires

Le chef de l'ONU a évoqué quatre questions d’actualité dans la région qui pourraient bénéficier d'une approche régionale globale, commençant par l'impératif d'une solution à deux États, pour Israël et la Palestine, « vivant côte à côte en paix dans des frontières sûres et reconnues, et avec Jérusalem (Al-Quds) comme capitale des deux États ».

J'en appelle vivement à l'unité du monde arabe en tant que condition fondamentale de la paix et de la prospérité dans la région.

« Il n'y a pas de plan B : sans deux États, il n'y a pas de solution », a-t-il affirmé, soulignant que la violence actuelle à Gaza est un rappel tragique de la fragilité de la situation.

M. Guterres a ensuite mentionné le conflit au Yémen.

« Après la percée de décembre dernier à Stockholm, nous continuons à travailler en étroite collaboration avec les parties pour progresser vers le redéploiement des forces à Hudaydah et l'ouverture de corridors humanitaires, sur la route d'une solution politique pour le Yémen », a précisé le Secrétaire général, appelant les donateurs à accélerer les promesses de dons pour les opérations humanitaires face aux besoins dramatiques des Yéménites.

Troisièmement, concernant le conflit qui dure depuis huit ans en Libye, il a salué les progrès accomplis récemment dans la recherche d'un consensus politique pour la convocation de la Conférence nationale.

« J'espère que de nouveaux progrès pourront être réalisés grâce au processus politique dirigé et contrôlé par la Libye avec l'appui de la communauté internationale dans le cadre du plan d'action de l'ONU établi avec d’autres partenaires », a déclaré António Guterres. « Il est grand temps que la Libye parvienne à unifier ses institutions et à conclure les étapes de transition par des élections générales ».

« Des millions de Syriens restent déplacés et dans le besoin, et des dizaines de milliers sont détenus arbitrairement... nous devons continuer à travailler pour forger une voie politique vers une paix durable dans laquelle tous les Syriens sont entendus, leurs griefs sont traités et leurs besoins satisfaits », a enfin évoqué le chef de l’ONU.

« Tout règlement du conflit syrien doit garantir l'unité, l'intégrité territoriale de la Syrie, y compris le Golan occupé »", a-t-il souligné.

Pour une coopération encore plus étroite entre l'ONU et les États arabes

« La région arabe et ses habitants ont fait d'énormes sacrifices pour lutter contre le terrorisme - et en ont payé le prix fort », a déclaré le Secrétaire général de l'ONU, assurant que « les Nations Unies renforcent leur soutien aux efforts des États arabes dans cette lutte ».

Travaillons ensemble pour libérer tout le potentiel de cette région vitale, répondre aux aspirations des jeunes et construire un avenir meilleur pour tous.

Il a annoncé que l'ONU ouvrira bientôt un nouveau bureau de liaison auprès de la Ligue des États arabes au Caire pour travailler ensemble sur des questions importantes telles que l'amélioration des conditions de vie des Iraquiens et le soutien à la stabilité au Liban.

António Guterres s’est félicité des efforts déployés en Algérie « en vue d'un processus de transition pacifique et démocratique pour répondre rapidement aux préoccupations du peuple algérien » et a appelé à soutenir les efforts de la Somalie pour promouvoir un dialogue politique inclusif et à investir dans le redressement économique du pays.  

« Travaillons toujours plus étroitement ensemble pour libérer tout le potentiel de cette région vitale, répondre aux aspirations des jeunes et construire un avenir meilleur pour tous », a conclu le chef de l'ONU.

A noter que suite à sa participation au Sommet de la  Ligue arabe, le Secrétaire général a rencontré la société civile à Tunis.

« Il est clair qu’il y a un besoin croissant à travers la région  de créer plus d’emplois et d’opportunités économiques, protéger les droits de l’homme, promouvoir l’égalité des sexes, l’état de droit et les valeurs démocratiques »,  a affirmé le chef de l'ONU après avoir entendu la société civile .

 

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