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Mali : Guterres appelle tous les acteurs à redoubler d’efforts pour faire face aux multiples menaces

Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, passe en revue une garde d'honneur composée de Casques bleus de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) lors d'une visite à Mopti en mai 2018. (archive)
MINUSMA
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, passe en revue une garde d'honneur composée de Casques bleus de la Mission multidimensionnelle des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) lors d'une visite à Mopti en mai 2018. (archive)

Mali : Guterres appelle tous les acteurs à redoubler d’efforts pour faire face aux multiples menaces

Paix et sécurité

Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Mali, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé vendredi tous les acteurs nationaux, régionaux et internationaux à redoubler d’efforts pour faire face aux multiples menaces qui pèsent sur le Mali et la région du Sahel dans son ensemble.

Le Premier Ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, et les Ministres des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, et allemand, Heiko Maas, participaient à cette réunion.

« La situation au Mali met à l’épreuve la capacité de la communauté internationale à se mobiliser en faveur de la paix et de la stabilité. Ce n’est pas une question d’altruisme, mais bien de sauvegarde. La sécurité au Mali a une incidence sur l’ensemble du Sahel, qui à son tour affecte la stabilité mondiale », a prévenu le Secrétaire général.

Il a rappelé que l’ensemble de la région du Sahel faisait face à de graves problèmes transnationaux, allant des changements climatiques et de la sécheresse à l’insécurité croissante, à l’extrémisme violent et au trafic de personnes, d’armes et de drogues.

« Vous n’êtes pas sans connaître la menace grandissante qui pèse sur la stabilité au Burkina Faso », a-t-il dit à l’adresse des membres du Conseil de sécurité.

« Nous ne pouvons rester les bras croisés alors que la situation humanitaire se dégrade, que les écarts de développement se creusent et que les risques pour la sécurité deviennent insoutenables », a-t-il dit.

« Investir dans la paix au Mali, c’est investir dans la sécurité mondiale. Je vous demande instamment de continuer à appuyer sans réserve la MINUSMA (Mission des Nations Unies au Mali) et les organismes humanitaires et de développement des Nations Unies ainsi que nos partenaires sur le terrain », a-t-il ajouté.

Le chef de l’ONU a toutefois estimé que ce soutien, de façon isolée, ne sera jamais suffisant et qu’il n’existe aucune alternative à la volonté politique.

Il a donc appelé le gouvernement du Mali, les dirigeants de l’opposition politique, ainsi que les mouvements signataires, à redoubler d’efforts afin de mettre fin aux problèmes auxquels le pays fait face. « Il est désormais temps de travailler ensemble pour rétablir la paix et la stabilité au Mali », a-t-il dit.

M. Guterres a noté que des mesures importantes ont été prises au cours des six derniers mois pour accélérer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Plus de 1.400 ex-combattants à Gao, à Kidal et à Tombouctou ont rejoint l’armée malienne dans le cadre du processus accéléré de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Des administrations provisoires ont été mises en place dans chacune des cinq régions du Nord. Des discussions sont en cours sur le renforcement de la participation des femmes au processus de paix.

Le chef de l’ONU a également noté que le gouvernement malien a lancé un vaste processus de réforme politique et administrative. Il a salué les efforts déployés par le gouvernement pour rendre ce processus le plus inclusif possible.

« Même si nous devons faire davantage pour soutenir les autorités maliennes et améliorer la sécurité dans l’ensemble du pays, les solutions militaires ne suffiront pas à elles seules à résoudre les défis du Mali », a prévenu M. Guterres. « Nous ne pouvons enrayer la violence et l’instabilité qu’en nous attaquant aux causes profondes : pauvreté, changements climatiques et lutte pour le contrôle des ressources, sous-développement et absence de perspectives pour les jeunes ».