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Le HCR ouvre un centre d’accueil pour les réfugiés vénézuéliens en Colombie

Colombie. Des réfugiés et des migrants vénézuéliens traversent le pont Simon Bolivar, l'un des sept points d'entrée légaux à la frontière entre la Colombie et le Venezuela.
HCR/Siegfried Modola
Colombie. Des réfugiés et des migrants vénézuéliens traversent le pont Simon Bolivar, l'un des sept points d'entrée légaux à la frontière entre la Colombie et le Venezuela.

Le HCR ouvre un centre d’accueil pour les réfugiés vénézuéliens en Colombie

Aide humanitaire

Face à l’exode vénézuélien, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés a ouvert, ce vendredi, un centre d’accueil destiné à aider les réfugiés et les migrants vulnérables fuyant ce pays. « Etabli conjointement avec les autorités colombiennes, ce centre a été installé près de la ville frontalière de Maicao, dans la région de La Guajira », a déclaré Andrej Mahecic, porte-parole du HCR.

Premier pays d’entrée des milliers de Vénézuéliens qui fuient la situation socio-politique, la Colombie a dû réagir avec ce centre d’accueil, « le premier du genre dans ce pays ». Ce centre d’assistance intégré vise selon le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), à répondre temporairement aux urgents besoins humanitaires et de protection des personnes les plus vulnérables fuyant le Venezuela et à soutenir les autorités locales.

Plus de 350 personnes pourront être prises en charge à Maicao mais le dispositif devrait être élargi. Sur place, les personnes vulnérables du Venezuela auront temporairement accès à un abri, à de la nourriture, à de l’eau, à des soins médicaux de base et à d’autres services dans le centre. La planification et la construction du centre d’accueil ont fait suite à de vastes consultations aux niveaux national et local, y compris avec les communautés d’accueil, afin de garantir que le centre fournisse la réponse la plus efficace possible à leurs besoins et préoccupations spécifiques.

Plus de 3,4 millions de Vénézuéliens vivent à l’étranger et 2,7 millions d’entre eux ont quitté le pays depuis 2015. La Colombie est le pays le plus touché par cet important mouvement de population, avec plus de 1,1 million de réfugiés et de migrants vénézuéliens.

Bienvenue à Maicao, l’une des villes colombiennes avec la plus forte concentration par habitant de réfugiés vénézuéliens

La ville de Maicao rassemble l’une des populations de réfugiés vénézuéliens les plus élevées par habitant. Des centaines de personnes sont vulnérables, particulièrement des enfants, des personnes âgées, des personnes souffrant d’un handicap ou dans un état de santé grave, sont obligées de vivre dans la rue, faute d’options alternatives en matière d’hébergement.

Selon une récente évaluation du HCR, un nombre important de Vénézuéliens vivant à Maicao vivent dans la rue ou dans des campements sauvages et 81% des personnes interrogées ont déclaré avoir besoin d’un abri.

« Le gouvernement a fait des efforts particulièrement louables pour répondre à ces arrivées, par le biais d’une politique d’ouverture généreuse aux frontières, d’une série de mesures de régularisation du statut et de facilitation de l’accès aux services de base », a indiqué M. Mahecic, lors d'un point de presse à Genève.

Cependant, les besoins humanitaires ont submergé la capacité d’accueil du pays et de nombreux Vénézuéliens sont exposés à des risques de protection dus au manque de documents, à l’accès aux soins de santé, à la nourriture, à l’eau et à l’éducation. « Une situation qui conduit de nombreuses personnes vulnérables à être forcées de vivre dans la rue où elles risquent d’être maltraitées et exploitées », a-t-il précisé.

Pour apporter sa pierre aux efforts de Bogota, l’Agence onusienne s’emploie à apporter sa pierre aux efforts du gouvernement visant à fournir une protection internationale et à répondre aux besoins humanitaires croissants des immigrants du Venezuela, en renforçant les réseaux d’abris et en fournissant des conseils juridiques. Il s’agit aussi de faciliter l’accès à la nourriture, à l’eau, à l’éducation et aux services de santé des personnes qui en ont cruellement besoin.

Pour faire face à l’urgence de la situation des réfugiés et migrants du Venezuela, l’ONU et ses partenaires ont lancé un Plan régional de réponse pour 2019. Il nécessite 738 millions de dollars américain pour répondre aux besoins de 2,2 millions de Vénézuéliens et de 500.000 personnes dans les communautés hôtes de 16 pays de la région.