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Syrie : l'émissaire de l’ONU espère entamer dès que possible des discussions sur le Comité constitutionnel

Geir Pedersen, nouvel Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie (photo d'archives)
ONU/Loey Felipe
Geir Pedersen, nouvel Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie (photo d'archives)

Syrie : l'émissaire de l’ONU espère entamer dès que possible des discussions sur le Comité constitutionnel

Paix et sécurité

Le nouvel Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie espère lancer dès que possible le Comité constitutionnel afin de permettre un processus politique plus actif et mettre fin à huit ans de conflit dans ce pays.

« J’espère évidemment que nous serons en mesure de réunir dès que possible le Comité constitutionnel à Genève », a déclaré Geir Pedersen, lors de sa première rencontre avec la presse ce vendredi à Genève.

« Je considère le Comité constitutionnel comme une ouverture potentielle au processus politique, mais parallèlement, nous devons également travailler sur d’autres questions. Et j’espère pouvoir en discuter plus en détail avec les différentes parties syriennes, ce qui pourra contribuer à l’instauration de la confiance », a-t-il fait valoir.

Mais, selon l’Envoyé spécial de l’ONU, il faut encore clarifier certains noms parmi les membres de cette instance. Car selon le plan de l’ONU, le Comité constitutionnel doit comprendre 150 membres : 50 choisis par le pouvoir, 50 par l’opposition et 50 par l’émissaire de l’ONU afin d’insérer dans la réflexion des experts et des représentants de la société civile. Toutes les parties « ont identifié les défis ». « Et nous sommes d’accord sur la marche à suivre. Ce que je vois comme un signe très positif », a dit M. Pedersen.

Le Norvégien, qui a pris ses fonctions en janvier, est le quatrième médiateur de l’ONU depuis le déclenchement du conflit en 2011. Lors de sa rencontre avec la presse au Palais des Nations, il a affiché son ambition de poursuivre les acquis de son prédécesseur, l’Italien Staffan de Mistura, notamment concernant la mobilisation de la société civile, condition selon lui, pour arriver à terme à une paix durable.

« Je souhaite rencontrer un segment aussi large que possible de la population syrienne, notamment la société civile syrienne bien entendu - vous savez également combien il est important de rencontrer des femmes et de continuer à mettre l’accent sur l’aspect genre de la crise », a-t-il dit.

L’ONU veut plus de libérations de détenus

Par ailleurs, le médiateur onusien souhaite davantage de libérations de détenus et des avancées sur la question des personnes disparues afin d’établir la confiance. Il a discuté aussi bien à Damas qu’à Riyad avec l’opposition, « des questions relatives aux détenus et aux personnes disparues ». « Il s’agit également d’un élément important de la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU », a insisté M. Pedersen.

En effet, une seconde vague de libérations de 20 personnes de chaque côté a récemment été achevée. M. Pedersen a souhaité « une augmentation du nombre de personnes relâchées » et « des éclaircissements sur les personnes disparues ».

De façon générale, le diplomate norvégien a insisté sur le fait « qu’il n’y a qu’une solution négociée possible » en Syrie et que, dans le cas d’une solution négociée, « il est évident que les deux parties devront s’asseoir ensemble et entamer de véritables négociations ».

« Je pense que mon travail restera évidemment très difficile. Je m’efforcerai de combler les écarts très importants », a-t-il dit, tout en indiquant souhaiter « être un médiateur impartial, prudent et ciblé, qui traite directement avec toutes les parties et qui peut résoudre les problèmes qui ont rendu les progrès si difficiles à réaliser jusqu’à présent ». « Mais les expériences les plus anciennes montrent également que si vous avez un accord de paix, vous avez également besoin d’emplois, de sécurité et de justice si vous souhaitez que le processus soit durable », a-t-il conclu.