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Soudan du Sud : des milliers de civils fuient le regain de violences dans l’État d’Equatoria-Central

Des personnes déplacées, chefs de communautés et autorités locales à Tambura, en Équatoria occidental, avec une délégation de l'ONU et d'agences humanitaires le 12 juillet 2018.
MINUSS
Des personnes déplacées, chefs de communautés et autorités locales à Tambura, en Équatoria occidental, avec une délégation de l'ONU et d'agences humanitaires le 12 juillet 2018.

Soudan du Sud : des milliers de civils fuient le regain de violences dans l’État d’Equatoria-Central

Paix et sécurité

En République démocratique du Congo (RDC), le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) constate, avec préoccupation, une hausse du nombre d’arrivées de réfugiés en provenance du Soudan du Sud.

« Ces derniers jours, des milliers de personnes désespérées ont traversé la frontière pour fuir les combats et la violence contre les civils », a déclaré ce mardi à Genève un porte-parole du HCR Babar Baloch.

Près de 5.000 réfugiés ont traversé la frontière vers la RDC pour fuir les combats et la violence contre les civils.  Quelques 8.000 personnes seraient  déplacées à l’intérieur du Soudan du Sud.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés estime que près de 5.000 réfugiés seraient arrivés dans plusieurs villages frontaliers près de la ville d’Ingbokolo, dans la province de l’Ituri au nord-est de la RDC. Selon certaines informations, 8.000 personnes seraient par ailleurs déplacées à l’intérieur du Soudan du Sud, près de la ville de Yei.

« Les civils fuient les affrontements qui ont débuté le 19 janvier entre l’armée et l’un des groupes rebelles, le Front national du salut (NAS) dans l’Equatoria-Central, une région au Soudan du Sud qui est frontalière avec la RDC et l’Ouganda », a ajouté M. Baloch. Ces affrontements « bloquent l’accès humanitaire » aux zones affectées par les combats.

Selon le porte-parole du HCR, il n’est pas étonnant qu’à leur arrivée, ces réfugiés sud-soudanais soient « épuisés et tenaillés par la faim et la soif ». Les zones dans lesquelles les réfugiés sont arrivés sont difficiles d’accès, les routes et les ponts étant endommagés et en mauvais état.

Les autorités congolaises encouragent les nouveaux arrivants à s’éloigner de la zone frontalière instable et à rejoindre d’autres localités plus à l’intérieur de la RDC, où ils peuvent obtenir davantage d’aide.

Des réfugiés traumatisés et témoins d’incidents violents

En RDC, les personnes fuyant la violence sont arrivées à pied ce week-end. La plupart d’entre elles sont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Certains de ces réfugiés souffrent du paludisme ou d’autres maladies.

Beaucoup sont traumatisés d’avoir été témoins d’incidents violents, notamment des civils assassinés et violés par des hommes armés ou des villages pillés

« Beaucoup sont traumatisés d’avoir été témoins d’incidents violents, notamment des civils assassinés et violés par des hommes armés ou des villages pillés », fait valoir le porte-parole de l’agence onusienne.

Selon le personnel du HCR présent dans la province de l’Ituri en RDC, des personnes désespérées ont trouvé refuge dans des églises, des écoles et des maisons abandonnées. D’autres dorment en plein air. L’Ituri est une région reculée où les villages frontaliers ne disposent pratiquement d’aucune infrastructure ou dispensaire.

Les nouveaux arrivants survivent grâce aux vivres qui leur sont donnés par des villageois locaux.

Face à cette situation humanitaire, le HCR a envoyé du personnel supplémentaire en Ituri pour enregistrer les réfugiés et aider à leur possible transfert.

Cependant, l'agence a besoin de fonds pour monter des abris et fournir de l’aide - notamment de la nourriture, de l’eau et des services médicaux – dans le camp de réfugiés le plus proche, Biringi. La localité de Biringi est située plus au sud et accueille déjà plus de 6.000 réfugiés sud-soudanais.

Le conflit au Soudan du Sud a généré plus de 2,2 millions de réfugiés depuis 2013.

Le HCR réitère son appel à toutes les parties au conflit à faire leur possible pour assurer la sécurité des civils et leur liberté de mouvement, et pour garantir des itinéraires sûrs aux civils qui quittent les zones de conflit.