L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : le Comité des droits de l’enfant dénonce une guerre qui bouleverse le sort des enfants

Une enfant et sa famille dans le camp d'Al-Hol, en Syrie.
UNICEF/Delil Soleiman
Une enfant et sa famille dans le camp d'Al-Hol, en Syrie.

Syrie : le Comité des droits de l’enfant dénonce une guerre qui bouleverse le sort des enfants

Droits de l'homme

Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU s’est dit une nouvelle fois inquiet des conséquences du conflit en Syrie sur le droit à la vie et à la survie des enfants.

« Le Comité est particulièrement préoccupé par les informations crédibles et corroborées sur les milliers d’enfants tués et blessés à la suite d’attaques comprenant des frappes aériennes », font valoir les experts indépendants onusiens lors de la présentation de leurs observations finales ce jeudi à Genève.

Le Comité a ainsi dénoncé « l’utilisation d’armes illicites, disproportionnées ou illégales, telles que des barils de bombes, des armes à sous-munitions et des agents chimiques toxiques, par les forces armées syriennes et d’autres parties au conflit ». Les conséquences, selon le Comité, ce sont des centaines d’enfants tués et blessés par des explosifs dans des zones reprises par l’État partie.

Les années de conflit en Syrie se sont également traduites par la traite et l’esclavage sexuel de filles, en particulier yézidies, part des groupes armés non étatiques.

Les experts indépendants de l’ONU se sont également dit préoccupés par les rapports exhaustifs sur des cas de torture et autres traitements dégradants sur des enfants détenus par les forces gouvernementales et des groupes armés non étatiques. Dans ces conditions le Comité demande instamment à l’État partie de veiller à ce qu’ils soient transférés dans un mécanisme de protection civile infantile et que la détention soit uniquement utilisée en dernier recours, et pour une plus courte période de temps.

Le Comité demande à Damas de respecter les principes de légalité, de distinction et de proportionnalité lorsque des opérations militaires sont menées. Une façon de rappeler aux belligérants de s’abstenir de tout comportement illégal tel que des attaques aveugles et délibérées, tout en prenant toutes les précautions pour mieux protéger les enfants des effets du conflit armé. Il s’agit aussi de veiller à ce que les allégations de violations des droits de l’enfant perpétrées par toute partie au conflit, en particulier de celles pouvant constituer des crimes de guerre ou des crimes contre l’humanité, fassent l’objet d’une enquête transparente, rapide et indépendante.

Par ailleurs, le Comité s’est dit inquiet par le fait que des filles et des garçons soient toujours exposés à la violence sexuelle. Il s’agit notamment de « l’exploitation et les abus, y compris le viol et le mariage forcé de filles, dans le contexte du conflit armé, à la fois par les forces de sécurité de l’État et par des groupes armés non étatiques », fait valoir le rapport.

Les experts indépendants onusiens demandent instamment à l’État partie de mener rapidement des enquêtes et de traduire en justice les membres des forces de sécurité et des groupes armés non étatiques pour les crimes sexuels et les auteurs de mariage forcé de filles. « Il faut veiller à ce que tous les enfants victimes de toute forme d’exploitation sexuelle soient traités comme des victimes et ne fassent pas l’objet de sanctions », ont conclu les experts indépendants de l’ONU.