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Migrants : plus de 350 décès dans le monde depuis le début de l’année (OIM)

Depuis l'île de Lesbos, en Grèce, des migrants regardent la mer.
Photo OIM/Amanda Nero
Depuis l'île de Lesbos, en Grèce, des migrants regardent la mer.

Migrants : plus de 350 décès dans le monde depuis le début de l’année (OIM)

Migrants et réfugiés

Au moins 354 migrants et réfugiés sont morts dans le monde depuis le 1er janvier 2019, a annoncé mardi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Ce chiffre « inclut 125 personnes qui se sont noyées la semaine dernière alors qu’elles tentaient d’émigrer vers quatre régions différentes du monde : le golfe d’Aden, la frontière Colombie-Panama, la frontière Etats-Unis-Mexique et dans les Caraïbes », a déclaré Joel Millman, porte-parole de l’OIM lors d’un point de presse à Genève.

La plus grande proportion de décès de migrants et réfugiés a été enregistrée en Méditerranée qui reste toujours l’étape la plus dangereuse au monde et confirme son statut de cimetière marin des personnes cherchant à atteindre l’Europe. Trois principales voies migratoires traversent la Méditerranée : à l’ouest, du Maroc vers l’Espagne ; au centre, de la Libye vers l’Italie et à l’est, de la Turquie vers la Grèce.  A ce jour, le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) a recensé en 2019, 208 décès le long de ces trois routes migratoires, contre 391 à la même période en 2018.

Bien que le nombre de victimes reste important, les arrivées de migrants et réfugiés sur les côtes européennes ont connu une baisse importante. Environ 6.413 migrants et réfugiés sont entrés en Europe par voie maritime durant les 34 premiers jours de 2019, soit une légère baisse par rapport aux 7.499 personnes enregistrées pendant la même période l’an dernier.

Les routes migratoires vers le Yémen restent parmi les plus meurtrières

Les chemins menant au Yémen demeurent parmi les voies migratoires les plus meurtrières. Depuis le début de l’année, c’est dans les routes maritimes menant à la péninsule arabique que les drames ont été plus meurtriers.

Les garde-côtes djiboutiens ont confirmé la présence de 86 personnes à bord de bateaux qui ont sombré la semaine dernière au large des côtes d’Obock.

Après le sauvetage de 16 personnes, 52 corps ont été retrouvés et 18 sont toujours portés disparus en mer. Trois femmes figurent parmi les morts. Les passagers étaient pour la plupart des Ethiopiens. Les bateaux sont partis de la localité de Godoria, une localité située dans la région d’Obock, au nord-est de Djibouti, dans le but d’atteindre la péninsule arabique. L’accident se serait produit à cause de la surcharge et de la forte houle, une trentaine de minutes après le départ.

En 2018, plus de 150 personnes se seraient noyées en tentant d’atteindre le Yémen, principalement depuis la corne de l’Afrique. Les mesures de plus en plus cruelles adoptées par les passeurs, comme la surcharge des bateaux et le débarquement forcé en eaux profondes, semblent expliquer la hausse du nombre de décès en mer le long de cet itinéraire. La plus grande perte de vies humaines a été enregistrée le 6 juin 2018, lorsque 62 personnes se sont noyées dans le Golfe d’Aden au large des côtes du Yémen.

Des ressortissants de la RDC secourus lors d’un naufrage entre la Colombie et le Panama

Des décès de migrants ont également été enregistrés depuis le début de l’année dans les Amériques.

Dans les Caraïbes, un bateau de migrants a récemment coulé au large de Marsh Harbour, au nord de l’archipel des Bahamas, a rapporté le Projet de l’OIM sur les migrants. Le 2 février dernier, 17 personnes ont été sauvées, tandis que les corps de 28 personnes ont été retrouvés à ce jour. Selon l’OIM, tout laisse à croire que tous les morts sont des migrants ressortissants d’Haïti.

Non loin de là, près de la frontière maritime entre la Colombie et le Panama, un autre naufrage a fait 24 morts le 28 janvier. Huit rescapés, tous originaires de la République démocratique du Congo, ont été secourus au large des côtes de Capurganá, dans la province de Chocó, au nord de la Colombie. Selon leurs témoignages, 32 personnes - dont 14 enfants - se trouvaient à bord dans le but d’atteindre le Panama pour poursuivre leur périple vers le nord. En date du 30 janvier, la marine colombienne avait repêché les corps de 12 personnes, dont ceux de sept enfants. 12 autres personnes seraient portées disparues.

Dans le Rio Grande, où la frontière Etats-Unis-Mexique sépare le Texas des Etats mexicains de Tamaulipas et de Coahuila, les corps de deux jeunes hommes mexicains ont été repêchés du fleuve le 28 janvier. Leurs familles avaient signalé leur disparition le 12 janvier, alors qu’ils tentaient de traverser la frontière vers les Etats-Unis. Le corps d’un autre homme qui voyageait avec eux n’a pas encore été retrouvé.