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Syrie : l’ONU veut un site de transit sur la route d’Al-Hol pour les civils qui fuient les affrontements avec l’État islamique

Le 26 janvier 2019, en République arabe syrienne, des enfants et des familles se regroupent après avoir été contriaints de fuir leur domicile, avant de s'embarquer sur la longue et difficile route vers la sécurité le camp d'Al-Hol.
© UNICEF/UN0277723/Souleiman
Le 26 janvier 2019, en République arabe syrienne, des enfants et des familles se regroupent après avoir été contriaints de fuir leur domicile, avant de s'embarquer sur la longue et difficile route vers la sécurité le camp d'Al-Hol.

Syrie : l’ONU veut un site de transit sur la route d’Al-Hol pour les civils qui fuient les affrontements avec l’État islamique

Migrants et réfugiés

Les Nations Unies ont appelé vendredi toutes les parties au conflit à laisser un accès humanitaire sans entrave aux populations qui ont besoin d’une aide d’urgence au nord-est de la Syrie.

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a ainsi réitéré son appel pour la création d’un site de transit pour les civils qui fuient les affrontements avec l’Etat islamique (EI) à Hajine dans la province de Deir-Ezzor.

« Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés réitère une fois de plus son appel à toutes les parties au conflit et à toutes les personnes ayant une influence sur les belligérants, afin qu’elles prennent toutes les mesures possibles pour que les civils et leurs infrastructures soient protégés conformément au droit international humanitaire et relatif aux droits de l’homme », a déclaré ce vendredi, Andrej Mahecic, porte-parole de l’Agence onusienne.

La semaine dernière plus de 10.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont fui vers Al-Hol, parfois après avoir passé plusieurs nuits dans le désert, exposées à des conditions climatiques difficiles, sans eau ni nourriture.

Il y a deux semaines, « les acteurs humanitaires ont collectivement demandé aux forces qui contrôlent la zone », à savoir « les Forces démocratiques syriennes » (FDS), « de désigner un site de transit sur la route de Al-Hol afin qu’une assistance vitale puisse être fournie » à ces personnes, a ajouté le porte-parole du HCR. Mais selon M. Mahecic, « la demande reste sans réponse ».

Une impasse alors que depuis l’escalade des combats à Hajine début décembre, plus de 23.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont fui vers Al-Hol, dont « plus de 10.000 au cours de la semaine dernière », parfois après avoir passé plusieurs nuits dans le désert, exposées à des conditions climatiques difficiles, sans eau ni nourriture, selon le HCR.

« Beaucoup d’autres sont attendues » et les familles qui ont réussi à échapper aux combats disent que l’EI empêche les civils de quitter Hajine, a averti le porte-parole du HCR.

Le froid hivernal a tué 29 enfants

Pour les civils qui ont réussi à s’extirper des zones de combat, ils doivent aussi faire face à un périple dangereux et difficile pour atteindre les positions des FDS. « Ils sont acheminés dans des conditions difficiles à Al-Hol, à bord de camions ouverts et confrontés pendant des heures aux températures très froides », a précisé le porte-parole du HCR.

Une situation qui a provoqué le décès de 29 enfants et nouveau-nés en deux mois, avait annoncé jeudi dans un communiqué l’Organisation mondiale de santé (OMS).

« Ils seraient décédés principalement pour cause d’hypothermie, alors qu’ils se rendaient ou peu de temps après leur arrivée dans le camp d’Al-Hop dans la province d’Hassaké », avait ajouté l’Agence onusienne.

La nourriture et les médicaments manquent à Hajine et des infrastructures ont été détruites.

Les déplacés internes évoquent par ailleurs de violents combats et d’un lourd tribut parmi la population civile, avec de nombreuses victimes.

Des familles indiquent aussi que les djihadistes de l’« Etat Islamique » (EI) empêchent d’autres personnes de quitter l’enclave de la région de Deir-Ezzor.

La nourriture et les médicaments manquent à Hajine et des infrastructures ont été détruites.

« La situation humanitaire dans cette partie de la Syrie est critique en ce moment. C’est pourquoi nous appelons à la sécurité des civils, à leur capacité à sortir de la zone de conflit, à leur fournir un abri de base et une assistance vitale pour sauver des vies », a plaidé M. Mahecic.

En attendant, une équipe appuyée par l’OMS travaille 24 heures sur 24 pour contrôler les nouveaux arrivants et les diriger vers les hôpitaux le cas échéant.  Les enfants gravement malnutris sont dirigés vers un hôpital financé par l’OMS à Hassaké. 

L’OMS soutient également le déploiement d’équipes de vaccination supplémentaires, la mise en place d’une surveillance des maladies et la formation au secours psychologique et aux conseils de base de volontaires dans les camps.

De son côté, le HCR et ses partenaires ont établi un dispositif dans le camp d’Al-Hol pour accueillir les nouveaux arrivants et identifier rapidement les plus vulnérables.

Des tentes sont également installées pour servir d’abris provisoires pour les nouveaux arrivants, mais aussi des espaces adaptés aux enfants, des écoles et des cuisines communes.

Des articles de première nécessité et une assistance hivernale ont été fournis aux 23.000 déplacés fuyant les combats au Nord-est de la Syrie.