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Des millions de Syriens doivent affronter un hiver glacial dans des conditions difficiles (ONU)

Des enfants dans le camp de Batbu, dans la région d'Alep en Syrie, brûlent des cartons et des papiers pour se réchauffer (novembre 2018).
© UNICEF/UN0266988/Watad
Des enfants dans le camp de Batbu, dans la région d'Alep en Syrie, brûlent des cartons et des papiers pour se réchauffer (novembre 2018).

Des millions de Syriens doivent affronter un hiver glacial dans des conditions difficiles (ONU)

Aide humanitaire

Le chef de l’humanitaire des Nations Unies, Mark Lowcock, a prévenu mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU que des millions de Syriens vivant sous des tentes ou dans des bâtiments endommagés affrontaient un hiver glacial et avaient besoin d’assistance.

« La population syrienne subit un hiver rigoureux et froid, avec des températures glaciales, des chutes de neige et de fortes pluies qui ont causé des inondations détruisant des abris et obligeant des dizaines de milliers de personnes supplémentaires à se déplacer », a déclaré M. Lowcock dans un exposé devant les membres du Conseil de sécurité.

« Des millions de personnes vivent sous des tentes ou des bâches ou dans des bâtiments endommagés sans électricité ni chauffage. Il y a une grave pénurie de tous les produits de base, qu’il s’agisse de couvertures, de lait pour bébés ou encore de bandages », a-t-il ajouté.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires a précisé que depuis la fin de l’année dernière, l’ONU et ses partenaires ont collecté des fonds pour aider les Syriens à travers le pays à acquérir des articles essentiels pour l’hiver, notamment des bâches en plastique pour renforcer les abris, des poêles et du mazout, des couvertures, et des vêtements d’hiver.

L’ONU a collecté 81 millions de dollars jusqu'à présent, ce qui a permis d'aider 1,2 million de personnes. « Un soutien continu est essentiel pour garantir qu’on puisse atteindre tous ceux qui en ont besoin », a dit M. Lowcock.

Il a aussi estimé qu’il était important de veiller à ce que les programmes du Plan d'action humanitaire de 2019 soient bien financés. Selon lui, la conférence des 13 et 14 mars à Bruxelles sera déterminante à cet égard.

Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, devant le Conseil de sécurité en décembre 2018.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires, devant le Conseil de sécurité en décembre 2018.

Les conditions à Rukban sont difficiles

Le chef de l’humanitaire a souligné que l’ONU avait également besoin du soutien de tous les États membres du Conseil « pour veiller à ce que les parties respectent et protègent les civils, en accordant une attention particulière au nord-ouest et au nord-est du pays ». « Une offensive militaire à Idlib et dans les environs doit être évitée à tout prix », a-t-il dit.

Mark Lowcock a aussi jugé nécessaire que le convoi humanitaire à destination de Rukban, le long de la frontière entre la Syrie et la Jordanie, soit autorisé comme prévu.

Quelque 42.000 personnes sont toujours bloquées à Rukban. « Les conditions dans le campement informel ont continué à se détériorer depuis le dernier convoi humanitaire dans la région, du 3 au 8 novembre. Huit nourrissons seraient décédés depuis le mois dernier. Encore une fois, le froid aggrave la situation », a dit Mark Lowcock. « Il est donc essentiel que les parties soutiennent un deuxième convoi à destination de Rukban ».

Enfin, toutes les parties doivent faciliter un accès humanitaire sûr, régulier et durable, « afin que nous puissions effectuer des évaluations de besoins supplémentaires, distribuer de l’aide dans toutes les zones où les besoins sont les plus criants et surveiller l'impact de nos interventions », a-t-il conclu.