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Venezuela : au moins 40 morts en une semaine lors des manifestations (ONU)

Le drapeau du Venezuela (au centre) flottant au siège de l'ONU à New York (archives).
Photo : ONU/Loey Felipe
Le drapeau du Venezuela (au centre) flottant au siège de l'ONU à New York (archives).

Venezuela : au moins 40 morts en une semaine lors des manifestations (ONU)

Paix et sécurité

Les violences ont fait au moins 40 morts au cours de la semaine écoulée au Venezuela, dont 26 victimes de tirs des forces pro-gouvernementales, a déclaré mardi le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme.

Selon Rupert Colville, les autres ont péri dans des pillages ou des intrusions dans des habitations.

Plus de 850 personnes ont par ailleurs été interpellées au cours de la même période, dont 696 pour la seule journée du 23 janvier, a ajouté M. Colville.

Ce jour-là, tandis que plusieurs centaines de milliers de manifestants défilaient dans le pays, l’opposant Juan Guaido, qui rejette la légitimité du président Nicolas Maduro, s’est proclamé président par intérim avec l’objectif affiché de constituer un gouvernement de transition et d’organiser des élections libres.

Ce sont les plus importantes manifestations dans ce pays depuis la prestation de serment le 10 janvier dernier du Président Maduro pour un deuxième mandat.

Ce 23 janvier, plusieurs manifestants ont défilé dans le pays et le président du Parlement Juan Guaidó s’est proclamé président par intérim avec l’objectif affiché de constituer un gouvernement de transition et d’organiser des élections libres.

Interrogée sur une visite de la Haut-Commissaire Michelle Bachelet, une mission souhaitée par M. Guaido, le porte-parole de l’Agence onusienne a indiqué qu’elle « n’est pas près d’avoir lieu dans un futur proche. « Je répondra oui à cette question, mais je ne sais pas quand une telle visite pourrait avoir lieu. Pour le moment, nous ne sommes pas encore à ce point », a précisé M. Colville. 

Le visage d'un jeune enfant est peint dans le Centre sportif Iñaquito soutenu par le HCR à Quito, en Équateur, où des enfants du Venezuela, de Colombie et de l'Équateur pratiquent des activités de loisirs comme la danse, le dessin ou les sports.
UNHCR/Marta Martinez
Le visage d'un jeune enfant est peint dans le Centre sportif Iñaquito soutenu par le HCR à Quito, en Équateur, où des enfants du Venezuela, de Colombie et de l'Équateur pratiquent des activités de loisirs comme la danse, le dessin ou les sports.

L’UNICEF appelle à protéger les enfants 

Si « le gouvernement vénézuélien l’a invité il y a quelques mois, le porte-parole a insisté sur le fait qu’un dispositif préliminaire devrait être envoyé avant de la considérer pour évaluer si celle-ci peut rencontrer les personnes et obtenir l’accès qu’elle souhaite.

« Il s’agit d’avoir un accès libre aux ONG », a fait valoir le porte-parole de cette Agence onusienne basée à Genève.

Cette situation politique intervient dans un contexte de crise socio-économique et humanitaire qui impacte la population. 

D’ailleurs lors du lancement, ce mardi à Genève, de son rapport sur l’Action humanitaire pour les enfants, l’UNICEF a placé la crise humanitaire au Venezuela parmi les situations qui préoccupent les Nations Unies.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance plaide pour une meilleure protection des enfants dans la crise actuelle au Venezuela.

« Nous demandons évidemment à tous de protéger les enfants en ce moment et les adolescents en particulier », a déclaré Manuel Fontaine, Directeur des programmes d’urgence de l’UNICEF.

Sur place à Caracas et dans les autres régions, l’Agence onusienne distribue des centaines de tonnes de matériel nutritionnel et une assistance de santé et œuvre également auprès des réfugiés dans les pays voisins.

« Nous travaillons également dans les pays voisins, en Colombie, au Brésil, en Équateur et dans d’autres pays pour aider les communautés d’accueil en difficulté qui reçoivent des familles et des enfants qui traversent la frontière », a ajouté M. Fontaine.

Le Secrétaire général, António Guterres, avec le Président de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).
Photo : ONU/Mark Garten
Le Secrétaire général, António Guterres, avec le Président de la Conférence des chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).

Le chef de l’ONU disposé « à faciliter des négociations » 

Samedi dernier lors d’une réunion d’urgence sur la situation au Venezuela du Conseil de sécurité, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Rosemary DiCarlo, avait indiqué qu’entre 2015 et 2017, le Venezuela comptait 3,7 millions de personnes sous-alimentées et la mortalité infantile a doublé au cours des récentes années.

« Plus de 3 millions de Vénézuéliens vivent maintenant à l’étranger, dont 2,3 millions de personnes qui ont quitté le pays depuis 2015, pour se réfugier principalement dans d’autres pays d’Amérique du Sud », avait ajouté Mme DiCarlo.

A noter que le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a reçu hier lundi des dirigeants de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).

Au cours de cette rencontre M. Guterres s’est à nouveau dit prêt à exécuter une mission « de bons offices pour faciliter le dialogue et des négociations entre les parties » au Venezuela.

Selon un communiqué de l’ONU, il « a pris note des préoccupations de la CARICOM et réitéré son offre » d’aider à résoudre le conflit entre Nicolas Maduro et le président du Parlement Juan Guaidó.

La délégation de la CARICOM était dirigée par son président, le Premier ministre de Saint Kitts et Nevis, Timothy Harris, et incluait les Premiers ministres des Barbades, Mia Mottley, et de Trinidad et Tobago, Keith Rowley, ainsi que le ministre des Affaires étrangères de Grenade, Peter David.