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L’ONU préoccupée par la mort d’un Palestinien suite à des affrontements près de Ramallah, en Cisjordanie

Un marché dans la ville de Ramallah en Cisjordanie.
Banque mondiale/Arne Hoel
Un marché dans la ville de Ramallah en Cisjordanie.

L’ONU préoccupée par la mort d’un Palestinien suite à des affrontements près de Ramallah, en Cisjordanie

Droits de l'homme

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme s'est dit vivement préoccupé par les affrontements entre des colons israéliens et des Palestiniens à Mughayir, un village de Cisjordanie occupée. Les services de la Haut-Commissaire parlent « d’une attaque prolongée et extrêmement violente perpétrée contre des Palestiniens en Cisjordanie samedi dernier ».

 Au cours de ces violences, l’homme tué, Hamdi Taleb Na’asan, âgé de 38 ans, a été touché par balles dans le dos. Il faisait partie d’un groupe de six Palestiniens visés par des tirs lors de heurts dans le village de Mughayir, près de Ramallah.

« Les équipes de surveillance du Haut-Commissariat en Cisjordanie suggèrent que l’assassinat a eu lieu après qu’un groupe d’environ 30 Israéliens - dont certains armés à l’avant-poste israélien d’Adei Ad, ont d’abord attaqué des agriculteurs palestiniens dans leurs champs », a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat lors d’un point de presse ce mardi à Genève. 

Selon Rupert Colville, ce groupe est ensuite descendu sur le village même et les assaillants ont utilisé des tirs à balles réelles contre les villageois et leurs maisons. « La confrontation aurait donné lieu à des coups de feu tirés contre six villageois, laissant trois d’entre eux dans un état grave. On ignore si des colons ont également été blessés et si tel est le cas leur nombre », a-t-il ajouté.

Bien que les forces de sécurité israéliennes soient stationnées près du village et immédiatement alertées de l’attaque, des témoins ont informé des équipes onusiennes, qui se sont rendues dans le village hier lundi, qu’il a fallu environ deux heures avant leur intervention. « Lorsque les forces de sécurité israéliennes sont finalement intervenues, leur action aurait consisté principalement à disperser les villageois palestiniens à l’aide de gaz lacrymogène », a fait valoir le Bureau de l’ONU des droits de l’homme. 

L'ONU réclame une enquête indépendante

Trois autres Palestiniens blessés par des tirs à balles réelles après l’intervention des forces de sécurité. Le bilan provisoire fait état de 20 villageois blessés au cours de la journée. « Cependant, il n’est pas clair pour l’instant si ces personnes ont été abattues par des colons ou par des soldats », précise M. Colville. 

Ces violences ont eu lieu dans un contexte de recrudescence de la violence chez les colons en Cisjordanie, qui a atteint son niveau le plus élevé depuis 2015. Selon le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), la moyenne mensuelle des incidents violents provoqués par les colons a augmenté de 57% en 2018 par rapport à 2017 et de 175% par rapport à 2016.

Or « en tant que puissance occupante, Israël est tenu, en vertu du droit international humanitaire, de protéger la population palestinienne contre de telles attaques », font remarquer les services de la Haut-Commissaire Bachelet.

Dans ces conditions, l’agence onusienne veut que les auteurs de ces actes de violence perpétrés par les colons soient traduits en justice. « Les forces de sécurité israéliennes ont ouvert une première enquête sur le meurtre de M. Na’asan », se félicite le Haut-Commissariat qui demande toutefois aux autorités israéliennes de veiller à ce qu’une enquête complète soit ouverte sur ce meurtre et les blessés. « Une enquête indépendante, efficace et aussi transparente que possible », concluent les services de Mme Bachelet.