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Des milliers de Nigérians fuient les violences et se réfugient au Tchad (HCR)

Des personnes déplacées sur un site de distribution de nourriture à Rann, dans l'État de Borno, dans le nord-est du Nigéria.
OIM/Jessica Mamo
Des personnes déplacées sur un site de distribution de nourriture à Rann, dans l'État de Borno, dans le nord-est du Nigéria.

Des milliers de Nigérians fuient les violences et se réfugient au Tchad (HCR)

Migrants et réfugiés

L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime que 6.000 Nigérians ont fui la violence pour se réfugier au Tchad voisin. « Une nouvelle recrudescence de la violence dans le nord-est du Nigéria a contraint des milliers de personnes - pour la plupart des femmes et des enfants - à rechercher la sécurité dans la région du lac Tchad, au Tchad », a déclaré un porte-parole du HCR lors d’un point de presse ce mardi à Genève.

Selon Charlie Yaxley, ces civils nigérians fuient depuis le 26 décembre la région agitée de Borno, lorsque des affrontements ont éclaté entre les forces gouvernementales d’Abuja et des groupes armés non étatiques dans la ville de Baga, près de la frontière tchadienne. De nombreux réfugiés ont traversé le lac pour arriver dans le village tchadien de Ngouboua, situé sur les rives du lac Tchad, à 20 kilomètres de la frontière nigériane.

« Cela prend trois heures pour la traversée », a ajouté M. Yaxley.

En attendant, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et les autorités tchadiennes procèdent à l’enregistrement et à la présélection des nouveaux arrivants afin d’évaluer les besoins en assistance. Mais la grande majorité des nouveaux réfugiés sont des femmes et des enfants, dont plus de la moitié sont des mineurs.

« Les réfugiés ont indiqué à nos équipes qu’ils craignent pour leur vie suite à des menaces de représailles et d’intimidation ayant suivi des attaques de militants. C’est la raison pour laquelle, le HCR s’emploie également à éloigner les réfugiés des zones frontalières pour des raisons de sécurité et à la demande du gouvernement tchadien », a dit le porte-parole.

9.000 réfugiés nigérians rapatriés de force du Cameroun la semaine dernière

Jusqu’à présent, l’agence onusienne a réussi à reloger quelque 4.200 réfugiés dans le camp déjà existant de Dar-es-Salam, situé à 45 km. Les camps accueillent déjà plus de 11.000 réfugiés nigérians arrivés depuis 2014.

Actuellement, les nouveaux arrivants sont hébergés dans des abris collectifs. Sur place, le HCR s’efforce de fournir rapidement un abri et d’autres formes d’aide à ceux qui arrivent, notamment pour les plus vulnérables.

L’agence onusienne distribue des articles de secours, notamment des couvertures, des nattes et des moustiquaires. Les réfugiés reçoivent aussi des repas chauds.

Par ailleurs, le HCR suit également de près le sort de quelque 9.000 réfugiés nigérians qui auraient été rapatriés de force du Cameroun la semaine dernière.

Les réfugiés avaient fui la frontière, après une attaque menée par des militants qui ont saccagé la petite ville frontalière de Rann, dans l’Etat de Borno au Nigéria le 14 janvier 2019. Ces militants particulièrement violents ont pris pour cible des installations militaires, des civils et des complexes humanitaires.

À l’intérieur du Nigéria, les mêmes affrontements ont également contraint des dizaines de milliers de civils à fuir leur domicile. Plus de 30.000 personnes sont arrivées à Maiduguri, ce qui dépasse de loin les capacités des camps existants accueillant déjà des personnes déplacées. Les populations ont besoin d’une aide humanitaire, notamment un abri, de la nourriture, de l’eau et des installations sanitaires.

Dans ces conditions, le HCR réitère son appel aux pays de la région du Bassin du Lac Tchad à maintenir les frontières ouvertes aux réfugiés fuyant l’insécurité au Nigéria.