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Afrique de l’Ouest : l’envoyé de l’ONU se félicite de la consolidation de la démocratie dans la région

Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, devant le Conseil de sécurité sur la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique de l'Ouest.
Photo : ONU/Eskinder Debebe
Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, devant le Conseil de sécurité sur la consolidation de la paix et de la sécurité en Afrique de l'Ouest.

Afrique de l’Ouest : l’envoyé de l’ONU se félicite de la consolidation de la démocratie dans la région

Paix et sécurité

L’envoyé de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mohamed Ibn Chambas, s’est félicité jeudi des progrès réalisés par les pays de la région pour consolider la démocratie, malgré une insécurité croissante.

« Au cours des six derniers mois, des élections présidentielles ont été organisées avec succès au Mali, des élections régionales et parlementaires ont été organisées en Mauritanie et au Togo, et des élections locales ont été organisées en Côte d'Ivoire », a rappelé M. Chambas devant les membres du Conseil de sécurité.

« Cependant, malgré des progrès appréciables dans la consolidation de la démocratie dans la région, des efforts continus sont nécessaires pour résoudre les litiges liés aux élections, afin de prévenir et d'atténuer les violences liées aux élections, ainsi que de soutenir le dialogue inclusif en tant qu'élément clé de sociétés inclusives. Ceci est d'autant plus important qu'au cours des six prochains mois, plusieurs élections à fort enjeu seront organisées au Nigéria, au Sénégal, en Mauritanie et au Bénin », a-t-il ajouté.

Mohamed Ibn Chambas, qui est le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), a en particulier noté que les tensions au Nigéria étaient élevées avant les élections présidentielle et législatives du 16 février et les élections des gouverneurs et des assemblées des États du 2 mars.

« Le prochain cycle d'élections dans la région constituera un test décisif pour la consolidation des acquis démocratiques. La création d’un environnement propice au plein respect des droits de l’homme sera essentielle au succès de ces élections et à la préservation de la stabilité dans la région », a-t-il dit.

L’Afrique de l’Ouest et le Sahel connaissent en effet des défis sécuritaires persistants

Dans le bassin du lac Tchad, les attaques du groupe terroriste Boko Haram au cours des derniers mois, notamment contre des installations militaires, se sont multipliées.

La situation sécuritaire reste également instable au Sahel. Au Burkina Faso, l’état d’urgence a été déclaré dans sept des treize régions du pays, au nord, à l’ouest et à l’est, dans le contexte d’une recrudescence des incidents de sécurité. Malgré la mobilisation de masse, les forces de défense et de sécurité au Niger continuent de faire face à des défis à l'ouest et au sud. « La multiplication des attaques et des enlèvements par des groupes extrémistes accroît les risques pour la sécurité au Niger, au Bénin et au Togo », a dit M. Chambas.

Selon lui, l'insécurité croissante impose un lourd fardeau aux gouvernements de la région, dans un contexte de forte croissance démographique et de recrudescence du chômage des jeunes. Les mesures d'austérité économique, y compris l'élimination des subventions sur les articles de première nécessité dans certains pays, ont également exacerbé les tensions sociales.

Dans ce contexte, l’envoyé de l’ONU a estimé qu’un soutien plus important est nécessaire pour faire progresser les efforts de stabilisation au Sahel.

Il a félicité les partenaires pour leur engagement à fournir 2,4 milliards de dollars pour financer le plan d'investissement prioritaire du G-5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), présenté le 6 décembre à Nouakchott.

« J'exhorte les gouvernements et les partenaires à assurer la mise en œuvre rapide de ces mesures de stabilisation à moyen et à long terme dont nous avons grand besoin, ainsi qu'un décaissement rapide des fonds pour répondre aux besoins urgents sur le terrain, favorisant ainsi la stabilisation, le relèvement et le développement », a-t-il ajouté.