L'actualité mondiale Un regard humain

Les Commissions de l’Assemblée générale : « tous les chemins mènent à la cinquième »

 Une Casque bleu lors d'une patrouille dans les rues de Gao, au Mali, effectué quotidiennement par des officiers de police de la MINUSMA et de la Garde nationale malienne. 7 novembre 2018.
MINUSMA/Marco Dormino
Une Casque bleu lors d'une patrouille dans les rues de Gao, au Mali, effectué quotidiennement par des officiers de police de la MINUSMA et de la Garde nationale malienne. 7 novembre 2018.

Les Commissions de l’Assemblée générale : « tous les chemins mènent à la cinquième »

À l’ONU

A l’ONU, il y a un dicton selon lequel « tous les chemins mènent à la cinquième », en référence à la Cinquième commission de l’Assemblée générale, qui examine toutes les questions financières concernant le système des Nations Unies.

Dans le cadre d’une série d’articles sur les travaux de l'Assemblée générale, l'organe onusien composé des 193 États membres, ONU Info présente ici un aperçu du travail crucial de cette commission.

L'Ambassadrice Gillian Bird, Représentante permanente de l'Australie auprès de l'ONU et présidente en exercice de la Cinquième Commission, explique dans un entretien exclusif à ONU Info le rôle unique de cette commission.

« La Commission est responsable de toutes les questions administratives et budgétaires de l'ONU. Chaque année, elle examine et approuve le budget de l'Organisation », rappelle-t-elle.

Vu l'ampleurs des questions à traiter - des rapports du Comité des commissaires aux comptes à la supervision de la gestion des dépenses et des ressources humaines des Nations Unies, en passant par le financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies - les délégués et le personnel se retrouvent souvent au siège de l'ONU les week-ends et les soirs de semaine.

L’Ambassadrice Bird, qui a occupé le poste de déléguée auprès de la Cinquième Commission au début de sa carrière diplomatique, a déclaré que sa priorité en tant que présidente était d’essayer de s’éloigner de cet horaire de travail stressant, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

« Je pense que nous travaillons tous mieux si nous ne travaillons pas jour et nuit et le week-end », dit-elle.

Au cours de sa 73e session, la Cinquième Commission a achevé avec succès le 22 décembre l'essentiel de ses travaux, qui avaient débuté le 9 octobre.

À la fin du mois dernier, la plénière de l'Assemblée générale a donné suite aux recommandations de la Cinquième Commission en adoptant 16 résolutions, dont deux sur le barème des quotes-parts, une pour le budget ordinaire et une pour le maintien de la paix.

L’Assemblée générale a également approuvé un montant de 651,24 millions de dollars pour les missions politiques spéciales de l’ONU, une recommandation émanant directement de la Cinquième Commission.

Une autre caractéristique des travaux de la Cinquième Commission est qu’elle s’efforce de prendre toutes ses décisions par consensus. Ce style de travail n’est pas une règle ferme, mais plutôt une tradition et une pratique de la Cinquième, et parfois les discussions passent à ce que l’on appelle des « informelles informelles ».

« Les délégations discutent dans un cadre vraiment informel, par exemple le canapé le plus proche disponible, pour tenter de trouver un terrain d’entente », explique Gillian Bird.

« Le processus de négociation n’est pas facile, car les États membres peuvent avoir des positions ou des points de vue très différents sur des sujets particuliers. Cela nécessite donc beaucoup de patience et de persévérance de la part des délégués, ainsi qu'un sens de la créativité et le désir commun de parvenir à un résultat », ajoute-t-elle, notant qu'il y avait parfois des votes, mais pas beaucoup.

« Travailler par consensus rend parfois la négociation plus difficile, mais cela semble créer un sentiment de collégialité parmi les délégués que je n’ai pas vraiment vu dans d’autres commissions ou processus, mais cela conduit également à des résultats que tout le monde s’approprie », souligne Mme Bird.

Alors que la majeure partie des travaux de la Cinquième Commission s’achève avant la fin de l’année, les délégués se réunissent une fois de plus en mars et pour une deuxième reprise de session afin d’examiner les aspects administratifs et budgétaires du maintien de la paix de l’ONU.

Outre les sujets ci-dessus, l’ordre du jour de la Cinquième Commission comprend cette année un examen du fonctionnement administratif et financier de l’ONU; le budget programme pour l'exercice biennal 2018-2019; l'amélioration de la situation financière globale de l'ONU; la structure des conférences; le système de retraite des Nations Unies; l’administration de la justice à l'Organisation; et la coordination administrative et budgétaire de l'ONU avec les institutions spécialisées et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Aux côtés de Mme Bird, trois vice-présidents ont été élus par la commission. Cette année, les vice-présidents sont Fabio Esteban Pedraza-Torres (Colombie), Andre Lipand (Estonie) et Haseeb Gohar (Pakistan). Hicham Oussihamou (Maroc) est l'actuel Rapporteur, chargé de préparer le rapport des commissions.

Les membres du bureau sont assistés par une équipe de fonctionnaires du secrétariat des Nations Unies qui assure le secrétariat de la Cinquième Commission. La secrétaire actuelle de la Commission est Sharon Van Buerle.