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Élections au Bangladesh : l’ONU appelle à traduire en justice les responsables de violations des droits humains

Vue aérienne de la capitale du Bangladesh, Dhaka.
Photo ONU/Kibae Park
Vue aérienne de la capitale du Bangladesh, Dhaka.

Élections au Bangladesh : l’ONU appelle à traduire en justice les responsables de violations des droits humains

Paix et sécurité

Alors que le Bangladesh a connu des violences et des violations présumées des droits humains « avant, pendant et après » les élections du 30 décembre, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a demandé vendredi que les responsables soient traduits en justice.

« Il y a des informations crédibles faisant état de morts et de nombreux blessés rien que le jour du scrutin », a déclaré vendredi à Genève une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d’un point de presse.

Dans un contexte d’allégations de fraude électorale, la Première ministre sortante Sheikh Hasina a été déclarée vainqueur mais le chef de l’opposition a rejeté les résultats.

« Des éléments inquiétants semblent indiquer la poursuite de représailles, en particulier à l'encontre de l'opposition politique, notamment des agressions physiques et des mauvais traitements, des arrestations arbitraires, du harcèlement, des disparitions et des poursuites pénales », a ajouté la porte-parole du HCDH. Elle a noté des informations faisant état de violentes attaques par des militants du parti au pouvoir et, dans certains cas, avec la participation d'agents de la force publique.

Intimidations de journalistes

Mme Shamdasani a également cité des informations faisant état d'intimidations de journalistes. Elle a affirmé qu'au moins deux journalistes couvrant l'élection avaient été arrêtés en vertu de la loi de 2018 sur la sécurité numérique, qui, selon la presse, supprime la liberté d'expression et la liberté de la presse.

En outre, depuis le 10 décembre, au moins 54 sites d'informations et autres sites sur le web ont été bloqués et des restrictions temporaires sur l’Internet le jour du scrutin ont limité la liberté d'expression.

Dans ce contexte, le HCDH exhorte les autorités à mener « des enquêtes rapides, indépendantes, impartiales et efficaces » sur toutes les allégations de violence et de violations des droits de l'homme dans le cadre des élections, et à faire en sorte que les responsables rendent des comptes, « indépendamment de leur appartenance politique ».

Le HCDH a également encouragé la Commission nationale des droits de l'homme à jouer un rôle indépendant et proactif.

« Nous appelons les autorités à prendre des mesures urgentes pour empêcher de nouvelles représailles et pour veiller à ce que les autorités chargées du maintien de l'ordre exercent leurs pouvoirs dans le strict respect de l'Etat de droit et des principes de légalité et de proportionnalité », a conclu Mme Shamdasani.