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Mali : la Commission vérité, justice et réconciliation ouvre son antenne à Kidal

Ouverture d'une antenne de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) à Kidal,
MINUSMA
Ouverture d'une antenne de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) à Kidal,

Mali : la Commission vérité, justice et réconciliation ouvre son antenne à Kidal

Droits de l'homme

Après Bamako, Gao, Tombouctou, Mopti et Ségou, l’ouverture d’une antenne de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (VJR) à Kidal le 20 décembre dernier, représente un moment clé dans le processus de recherche de la vérité et de la paix au Mali.

En présence d’une centaine d’invités, une cérémonie officielle a été organisée jeudi pour marquer l’ouverture de l’antenne de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR) à Kidal.

La Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA a appuyé l’ouverture de l’antenne de Kidal à travers la fourniture de matériel bureautique et informatique et l’organisation de deux formations pour ses preneurs de déposition.

Au cours de la cérémonie d’ouverture, le Président du collectif des victimes a Modissamba Aba Touré, a rappelé la nécessité pour le Mali de faire face à un passé lourd de violations graves des droits de l’homme afin de bâtir un pays uni et réconcilié et briser le cycle des crises. Il a appelé les populations de Kidal à collaborer entièrement avec la CVJR pour lui permettre d’accomplir sa difficile mission.

De son côté, le Président de la CVJR, Ousmane Oumarou Sidibé, a souligné l’indépendance politique de la Commission vis-à-vis du gouvernement du Mali. Il a également souligné que la CVJR n’est pas un tribunal et que son rôle est exclusivement de mener des enquêtes pour établir la vérité, écouter les victimes et leur offrir des réparations.

La DDHP de la MINUSMA appuie la CVJR à travers le Fonds fiduciaire des Nations Unies en soutien à la paix et à la sécurité au Mali. Le projet, qui a débuté en janvier 2018, a permis à ce jour d’opérationnaliser les antennes de Bamako, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et maintenant Kidal, notamment en leur fournissant du matériel bureautique et informatique. Il a aussi permis d’apporter une expertise technique pour le développement d’une stratégie d’enquête, de mettre en place une base de données des violations graves des droits de l’homme, ou encore de déployer des unités mobiles chargées de recueillir les dépositions des victimes vivant dans des localités reculées.

La Commission a déjà recueilli les témoignages de plus de 10.000 victimes et témoins de violations graves des droits de l’homme commises au Mali depuis 1960. Des audiences publiques sur les cas emblématiques de violations devraient commencer dès le mois de mars 2019 à Kidal.

Ce soutien de la MINUSMA à la CVJR s’inscrit pleinement dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Ce soutien fait également intégralement partie du Mandat de la MINUSMA tel que défini par la résolution 2423 (2018) du Conseil de sécurité, dans un effort de respect des normes et des principes des Nations Unies concernant la justice transitionnelle et la lutte contre l’impunité.