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Staffan de Mistura : le conflit syrien est « plus long que la Seconde guerre mondiale »

Dernière intervention de Staffan de Mistura au Conseil de sécurité en sa qualité d’envoyé de l’ONU pour la Syrie le 20 décembre 2018.
Photo : ONU/Mark Garten
Dernière intervention de Staffan de Mistura au Conseil de sécurité en sa qualité d’envoyé de l’ONU pour la Syrie le 20 décembre 2018.

Staffan de Mistura : le conflit syrien est « plus long que la Seconde guerre mondiale »

Paix et sécurité

L’Italo-Suédois a pris la parole jeudi devant le Conseil de sécurité pour la dernière fois en qualité d’envoyé de l’ONU pour la Syrie.

Staffan de Mistura quitte ses fonctions d’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie sur un constat amer. Après sept ans et demi, le conflit syrien est plus long que la Seconde guerre mondiale, a-t-il fait remarquer devant les membres du Conseil.

Aucun effort n’a pu enrayer la logique belliqueuse malgré plusieurs cessez-le-feu, le champ de bataille l’a toujours emporté sur les pourparlers de paix.  « La paix est-elle faisable, est-elle pérenne ? » Oui, a-t-il répondu, insistant sur la nécessité d’un véritable processus politique.

La résolution 2254 du Conseil de sécurité avait ébauché les pistes en confiant au peuple syrien le soin de choisir son propre avenir, tout en insistant sur l’importance cruciale d’un cessez le feu. 

Le comité constitutionnel a été pratiquement formé pour dessiner un projet de réforme de constitution pour la Syrie mais il faut aller plus loin, a dit M. de Mistura.  Déplorant de n’avoir pu faire davantage, il s’est félicité d’avoir défini les fondations sur lesquelles le processus futur pourra être bâti et s’est montré confiant que son successeur, le Norvégien Geir Pedersen, saura le faire progresser. Mais son succès dépendra de l’unité du Conseil, a-t-il prévenu.

Après l’adoption de la résolution 2254, de véritables tentatives de cessez-le-feu et de coopération dans la lutte anti-terroriste ont été observées. En revanche face à l’appel de Genève, l’unité au sein du Conseil a été insuffisante, a estimé l’Envoyé spécial.

Pour Staffan de Mistura, le lancement du comité constitutionnel, qui devra obtenir la bénédiction du Conseil de sécurité, constituera une nouvelle étape. Mais le gouvernement syrien doit montrer sa volonté d’avancer et l’opposition se montrer réaliste, a-t-il insisté, exhortant les deux parties ainsi que les membres du Conseil à entendre la voix des civils Syriens, à les protéger et à les accompagner dans ce processus.